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Entretien d'embauche: ces questions qu'on n'ose pas poser, à tort
Les cinq dernières minutes de l'entretien d'embauche sont capitales. C'est l'occasion pour le candidat de montrer sa motivation en creusant tel ou tel aspect de l'échange. "J'apprécie même qu'au moment de ranger son calepin et de prendre son manteau, on continue à me questionner, cela dévoile une personnalité investie, dynamique, avenante et enthousiaste", souligne Fabrice Coudray directeur au sein du cabinet de recrutement Robert Half.
S'informer sur le profil de son "futur" manager
C'est le moment où jamais de récolter l'avis du consultant ou du DRH sur le responsable de l'équipe avec lequel vous seriez amené à travailler. Dîtes simplement: "Pouvez-vous me parler de la personnalité de Mr ou Mme Martin?". Pour moi, c'est une super question qui donne des points de plus au candidat. Car il reprend la main en sortant des débats classiques sur le descriptif du job, les aptitudes requises, la stratégie de l'entreprise. Il montre une motivation réfléchie et récolte des éléments qui lui permettront de bien préparer sa rencontre avec ce n+1, de s'adapter à lui. Quitte à découvrir un caractère qui ne lui conviendra pas.
Combler un oubli
"Je suis confus, m'accorderez-vous deux minutes pour que je vous éclaire sur un point que j'ai occulté durant l'échange?" C'est un bon réflexe quand on a omis une chose essentielle. Attention, il ne s'agira pas d'un point de détail mais d'une pierre réelle à la construction de la candidature. Une expérience qui vous a permis de grandir, une mission particulière, le développement d'un produit, un voyage marquant ou même une fragilité par rapport à des compétences techniques... Le recruteur peut entendre cela aussi.
Revenir sur le point sensible du turn-over
Si vous avez appris que l'entreprise a déjà embauché trois personnes sur ce même poste en deux ans, c'est qu'il y a anguille sous roche. L'affaire est délicate et son évocation peut déranger votre interlocuteur au cours de la discussion, mais pas à la fin, puisqu'il sera plus à l'aise. Lancez-vous, car il est fondamental de savoir de quoi il retourne. "Quel est le contexte du recrutement? J'ai le sentiment qu'il y a un problème de management dans l'équipe, est-ce que je me trompe?" Vous aurez une réponse rassurante ou on vous confirmera un climat tendu, expliquant que le patron va partir, etc. Vous ne passerez pas pour un naïf.
Ruser sur le chapitre du salaire
En principe, on vous aura déjà demandé vos prétentions ou donné une fourchette. Donc, si le recruteur ne vous sonde pas sur le sujet, ne l'abordez pas en disant "je vaux tant", "je gagne tant". Ce serait prématuré. Il y aura une autre étape pour en débattre. En revanche, vous pouvez glisser: "Estimez-vous que je puisse sur le marché prétendre à une plus-value sur mon salaire actuel?" C'est une phrase généraliste qui ne met aucun enjeu dans la réponse.
Demander des conseils
Le consultant ou le DRH est détendu, alors soyez malin. Profitez de son expertise de professionnel du recrutement pour lui demander un feedback sur votre prestation, des avis sur votre positionnement. Cela le flattera et ce sera utile. Deux questions sont intéressantes. 1/"Si je devais améliorer quelque chose dans ma présentation, ce serait quoi?". Le spectre est large, le CV, la construction du discours, la gestuelle... 2/ "Si vous aviez un conseil ou deux à me donner pour ma recherche d'emploi, que devrais-je faire dès demain?" Selon le profil, le recruteur peut recommander d'aller sur une CV-thèque, de tenter des candidatures spontanées très ciblées, d'oser contacter les entreprises de vos rêves etc. Sur un registre plus global, vous pouvez aussi l'interpeller. "Comment percevez-vous le marché de l'emploi en 2015?" Ce qui signe un esprit affûté, curieux et soucieux de son employabilité.
Proposer un service
Si la conversation a été franche et cordiale, vous pouvez avancer. "J'ai dans mes relations des personnes intéressées par une évolution de carrière. Peuvent-elles s'adresser à vous?". Une façon de de faire comprendre au recruteur que vous êtes content de l'échange au point de souhaiter faire profiter votre réseau de son expérience éclairée.
Ouvrir sur la suite
En sortant du bureau du recruteur ou après les interrogations précédentes, n'omettez pas de vous inquiéter habilement du temps d'attente avant de connaître sa décision. "J'attends de vos nouvelles dans un délai de dix jours?", "Si je n'ai pas de nouvelles de vous dans la semaine, puis-je me permettre de vous rappeler?". Et si vous n'avez pas ses coordonnées directes, demandez-lui sa carte de visite. Cela, c'est professionnel !
Source : L'Express
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