Décrochages boursiers plus fréquents qu'il y a 10 ans, pourquoi ?
Les chutes spectaculaires des valeurs boursières se multiplient
Le CAC 40 a enregistré des baisses records en 2023, dépassant fréquemment les 10 %. Alstom a perdu 37,6 % le 5 octobre, et Worldline 59,2 % le 25 octobre. Edenred et STMicroelectronics ont aussi chuté lourdement en juillet 2023. Selon l'Autorité des marchés financiers (AMF), les décrochages inférieurs à 10 % sont devenus plus fréquents en 2023 qu’au cours de la décennie précédente. L’étude souligne que ces variations boursières sont non seulement plus fréquentes mais aussi plus intenses.
Une tendance internationale des indices boursiers
Le phénomène dépasse la France : le DAX allemand, le FTSE 100 britannique, et le S&P 500 américain ont eux aussi connu une forte hausse des variations en 2022 et 2023. Comparé à 2018, la fréquence des baisses supérieures à 10 % a presque doublé, traduisant une instabilité globale des marchés.
L’absence de rebond rapide après les décrochages
Un point inédit de ces baisses réside dans l’absence de remontée rapide. Contrairement aux années précédentes, les prix des titres restent bas jusqu’à dix jours après la chute. L'AMF constate que sept des dix plus grandes baisses de 2023 ont suivi des publications de résultats financiers décevants, tandis que les trois autres découlaient de nouvelles spécifiques, comme des opérations stratégiques.
Le rôle des coupe-circuits et des volumes échangés
Pour limiter les dégâts, des coupe-circuits ont été activés par les plateformes lors des variations extrêmes. Ces dispositifs suspendent brièvement les transactions pour éviter des réactions paniques. Les volumes échangés augmentent fortement à court terme mais reviennent rapidement à la normale. La valorisation élevée des marchés en 2023, portée par des records d'indices, amplifie les attentes des investisseurs et donc les réactions négatives face aux mauvaises nouvelles.
La concentration sur des valeurs phares amplifie les risques
Les performances des indices sont dominées par un petit groupe de valeurs, comme les "Sept Magnifiques" aux États-Unis ou les "Granolas" en Europe. Ces titres, récompensés en cas de succès, subissent des sanctions sévères en cas de déception. Par ailleurs, les sociétés de gestion, principales vendeuses lors des baisses, sont partiellement compensées par l'achat d'actions par les particuliers.
Facteurs structurels et perspectives d’évolution
Les causes des décrochages incluent des taux d’intérêt élevés en 2023, des réallocations d’actifs, et la gestion passive favorisant des comportements mimétiques. Une majorité des baisses est déclenchée par des résultats décevants, comme Sanofi ou Eurofins en 2023. Si les ventes à découvert n’expliquent pas directement les baisses, l’AMF reste vigilante face à cette tendance qui pourrait se poursuivre, accentuée par des chocs externes potentiels comme des crises géopolitiques.
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