En 2025, la France emprunte 300 milliards
La France s'apprête à franchir un cap historique : en 2025, elle empruntera 300 milliards d’euros sur les marchés, pulvérisant ainsi le précédent record de 285 milliards cette année. Un chiffre qui frappe fort, malgré une légère baisse du déficit prévu.
Des besoins de financement colossaux
Bien que le déficit de l’État recule à 135,6 milliards d’euros en 2025, contre 166,6 milliards en 2024, la France devra émettre 15 milliards d’euros supplémentaires de dette. Pourquoi cette augmentation ? Simplement parce que 174,8 milliards d’euros d’obligations du Trésor arrivent à échéance l’année prochaine, nécessitant une levée de fonds pour rembourser les investisseurs. Heureusement, l’Agence France Trésor (AFT) a anticipé, rachetant déjà certaines dettes, ce qui permet d’étaler les remboursements.
Quel impact pour les finances publiques ?
La France est en passe de devenir le plus gros emprunteur de la zone euro en 2025. Cette avalanche de dette ne passera pas inaperçue, d’autant que les agences de notation, à commencer par Fitch, s’apprêtent à rendre leur verdict sur la solidité financière du pays.
Le coût de la dette, lui aussi, va grimper : il atteindra 54,9 milliards d’euros, contre 52,2 milliards cette année. En cause, des taux d’intérêt plus élevés pour les nouvelles obligations, qui afficheront un rendement bien supérieur à celui des titres à 1,3 % qu’elles remplaceront.
Appétit des investisseurs sous surveillance
Malgré tout, l’AFT se veut rassurante. Les investisseurs continuent d’afficher une forte demande pour les obligations françaises, comme en témoigne l’engouement pour la dernière OAT verte, qui a été sursouscrite 12 fois. La part des émissions rapportée au PIB restera stable, autour de 10 %. Le programme d'émissions à court terme, les fameux BTF, sera lui aussi ajusté pour répondre aux besoins de trésorerie en fonction de la situation budgétaire.
Un futur sous tension
2025 ne sera qu’une étape dans une trajectoire encore plus marquée. En 2026, la France devra rembourser plus de 240 milliards d’euros d’obligations, sauf rachat anticipé. Si le déficit public ne diminue pas drastiquement, un nouveau record d’emprunt se profile déjà à l’horizon.
En résumé, la France fait face à des enjeux de financement sans précédent, dans un contexte où l’évolution des taux d’intérêt et l’appétit des investisseurs joueront un rôle décisif. Le cap des 300 milliards est franchi, mais les années à venir s'annoncent encore plus décisives pour les finances publiques.
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