L’Ouganda victime d’un hack à plusieurs millions
Un cyber-braquage audacieux cible la Banque centrale de l’Ouganda
En novembre, des hackers basés en Asie, identifiés sous le nom de "Waste", ont subtilisé des millions de dollars à la Banque de l’Ouganda, dans une attaque qui met en lumière la vulnérabilité des institutions financières. Si les pertes exactes varient selon les sources, elles oscillent entre 13 et 17 millions de dollars. Cet acte embarrassant révèle non seulement des failles techniques mais aussi des soupçons de complicités internes.
Une réaction prudente mais des interrogations persistantes.
Le ministre des Finances, Henry Musasizi, a confirmé l’incident, tout en appelant à attendre les conclusions d’un audit en cours. Pendant ce temps, la Banque de l’Ouganda a minimalisé l’ampleur de l’incident, parlant de simples "incidents de paiement" et affirmant sa volonté de maintenir la confiance publique. Cependant, ces déclarations peinent à rassurer face aux accusations de l’opposition qui questionne la crédibilité de l’institution pour protéger les finances du pays. Malgré l’ampleur du scandale, la monnaie nationale, le shilling, a bien résisté, soutenue par des fondamentaux économiques solides. Avec un taux directeur élevé à 9,75 % et une inflation contenue à 3 %, le shilling gagne 3 % face au dollar en 2024. Cette résilience est renforcée par des revenus d’exportation importants, notamment grâce à la hausse des prix du café.
Des ramifications internationales et criminelles complexes.
Selon les enquêtes préliminaires, une partie des fonds volés aurait été transférée à l’étranger, notamment au Japon, où des yakuzas auraient facilité le blanchiment, et au Royaume-Uni, où une portion a été gelée. Ces éléments renforcent les soupçons de collusion au sein des structures ougandaises, notamment la banque centrale et le ministère des Finances, et ajoutent une dimension internationale au scandale. Cet incident en Ouganda s’inscrit dans une série d’attaques visant des banques centrales à travers le monde. Ces cybercrimes ne se limitent pas à des pertes financières ; ils ébranlent aussi la confiance dans des institutions essentielles. Des cas comme celui de la Corée du Nord montrent comment ces attaques peuvent avoir des motivations stratégiques et politiques, illustrant la montée en puissance du cybercrime comme menace internationale.
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