


Paris vs Province : des écarts de salaires plus si conséquents

Suite à la publication de notre étude sur l’Attractivité des Régions, nous avons réalisé une étude complémentaire auprès des cadres et non-cadres partout en France, partant du constat que 80% des franciliens souhaitaient quitter l’Ile-de-France. Contrairement aux idées reçues, il ressort que l’écart de rémunérations selon que l’on travaille en région parisienne ou en régions n’est plus si conséquent… De quoi motiver certains départs ? L’éclairage de Patrice Boulogne, Directeur Exécutif chez Page Personnel.
Les résultats de notre étude semblent indiquer une tendance à la baisse des écarts de salaires entre Paris et la province. Observez-vous sur le terrain tendance similaire ?
Oui. Il y a des écarts qui se réduisent de plus en plus. Il y a 10 ans, on évoquait un écart de l’ordre de 20%. Aujourd’hui, cet écart se situe entre 0 et 10%, selon les régions. L’écart reste cependant significatif dans le sens où, lorsqu’un Parisien quitte son poste pour un emploi en région, il ne fait pas de gap salarial (ou très rarement). A l’inverse, s’il change de poste en Ile-de-France, il y a fort à parier qu’il réalisera ce gap (parfois de l’ordre de 20%). C’est donc un écart relatif.
Est-ce une tendance que l’on observe sur l’ensemble des fonctions ou uniquement sur certains métiers bien spécifiques ?
Ceci est vrai sur de nombreux postes avec une concentration plus forte sur les métiers plus rares (sur lesquels on constate des difficultés au niveau du recrutement). Je pense notamment aux techniciens, ingénieurs et commerciaux.
De récentes études font ressortir que les étudiants choisissent moins Paris qu’avant, d’autres villes comme Toulouse, Bordeaux, Nantes ou encore La Rochelle offrant de meilleures conditions de vie ou d’études, et des diplômes qui n’ont plus grand-chose à envier aux écoles parisiennes. Peut-on y voir un lien avec le développement d’un tissu d’emploi peut-être plus localisé et harmonisé ?
Oui et non. Toutes les études montrent qu’il est difficile pour un étudiant de se loger à Paris. De ce fait, de bons élèves intègrent des écoles en régions et, de ce fait, la notoriété de ces écoles ne cesse de croitre au fil des années. Malgré cela, les TOP écoles demeurent en IDF, de même que le plus gros de l’emploi cadre puisqu’un quart des 2,9 millions de cadres du privé travaillent en région parisienne en 2015, selon une étude de l’Apec.
Les bassins d’emploi qui se développent autour des villes secondaires permettent-ils éventuellement aux étudiants de rester dans leur région ?
Dans certains cas, en effet. Des villes comme Orléans ou Lille sont de bons exemples et bénéficient du dynamisme économique de l’Ile-de-France. La concentration de cadres reste plus forte autour de Paris du fait de l’implantation de nombreux sièges sociaux dans et autour de la capitale. En volume donc, on trouvera plus de salariés au-dessus de 40K€ annuels en IDF qu’en province.
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