






La BCE au bord du gouffre ? Une perte historique de 8 milliards

La BCE enregistre une perte historique en 2024. Avec un déficit de 7,9 milliards d’euros, la Banque centrale européenne subit de plein fouet les conséquences de sa propre politique monétaire et se retrouve sans réserve pour amortir le choc.
Une perte record causée par la politique monétaire
Contrairement à 2023, où elle avait pu puiser dans ses provisions, la BCE doit cette fois assumer l’intégralité de sa perte. Cette situation découle directement des hausses de taux initiées pour combattre l’inflation, augmentant considérablement la rémunération qu’elle doit verser aux banques.
La hausse des taux a renversé la situation
En relevant ses taux directeurs à des niveaux inédits depuis plus d’une décennie, la BCE a rendu ses propres dettes plus coûteuses. Les banques de la zone euro, qui plaçaient massivement leurs liquidités auprès d’elle, perçoivent désormais des intérêts élevés, renversant ainsi le flux financier au détriment de la BCE.
Les effets d’une politique passée encore visibles aujourd’hui
Ce déséquilibre est amplifié par l’héritage des politiques d’achats massifs d’obligations depuis 2015. Ces opérations avaient alors pour but de stimuler l’économie en maintenant des taux bas, mais elles ont aussi accru les réserves des banques, rendant la situation actuelle encore plus coûteuse pour la BCE.
Des pertes qui dépassent largement les revenus de la BCE
Avec 7,9 milliards d’euros versés aux banques en 2024 contre seulement 795 millions d’euros de revenus, le gouffre est immense. Ses recettes, issues notamment des intérêts sur ses obligations et du droit de seigneuriage, restent insuffisantes pour compenser l’explosion des coûts liés aux taux élevés.
Des pertes qui risquent de se prolonger
La BCE ne s’attend pas à une amélioration immédiate. Même si elle prévoit une baisse progressive des taux, réduisant ainsi le coût de rémunération des banques, d’autres pertes sont encore attendues dans les années à venir avant un retour à l’équilibre.
Une situation préoccupante, mais pas alarmante
Malgré ces pertes massives, la BCE reste solide. Son capital est suffisamment robuste pour éviter une recapitalisation par les banques centrales nationales. De plus, elle détient des bénéfices non réalisés grâce à la hausse de la valeur de son stock d’or, lui permettant d’absorber progressivement ses déficits.
Conclusion
L’onde de choc s’étend désormais aux banques centrales nationales. Après la Banque nationale belge, qui a annoncé une perte de 3,7 milliards d’euros, la Bundesbank et la Banque de France s’apprêtent elles aussi à dévoiler des comptes dans le rouge. La tempête est loin d’être terminée pour le système bancaire européen.
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