Analyste risques des diagnostics garants de la pérennité de l'agence
Un regard cohérent sur les risques tant individuels que globaux
Le département Gestion des risques globaux a deux bras armés : l'équipe des risques de crédit, qui apprécie les risques individuels, et celle qui évalue les risques consolidés. « Une somme de bons risques concentrés dans une même région du globe peut en effet se révéler dangereuse, en cas d’événement particulier tel que celui du Printemps arabe. L’ouverture de l’AFD aux pays émergents procède ainsi d’une stratégie de diversification », explique Éric Beugnot.
Le département des risques est sollicité dans le cadre d'un financement à un emprunteur non étatique (on parle de concours non souverain) dès le début de l’instruction du projet, une fois son identification effectuée.
Il établit un diagnostic de l'emprunteur, nourri de rencontres sur le terrain, et participe ainsi à la formulation d’un avis indépendant sur le projet. Madeleine Portmann, de l'équipe des Risques crédits, détaille : « On associe trop souvent nos missions à des audits strictement financiers. Mais évaluer les risques qualitatifs, en lien avec le marché, la stratégie, la gouvernance, les processus organisationnels, s’avère souvent un exercice autrement plus complexe ». L'équipe des Risques crédit apporte également un second regard sur le suivi des risques individuels tout au long de la vie du concours.
DSR apprécie le risque financier global pour l’AFD, par l’examen de la qualité et de la concentration du portefeuille. Elle s’assure aussi, aux côtés du Département finances et comptabilité, de la maîtrise des risques de liquidité, de taux et de change engendrés par la nature des opérations. Elle apporte enfin un regard sur la situation des filiales de l’AFD.
Au service de la pérennité
Le département des Risques groupe rassemble douze personnes dans chacune des deux équipes, exerçant des métiers techniques qui allient finance, connaissance des organisations et des systèmes d’information, et requièrent curiosité et sens de l’analyse. Ses principaux partenaires sont la Direction des opérations, le Secrétariat général et la Stratégie. DSR restitue ses travaux à travers quatre comité des risques annuels. Les rapports de l'équipe Risques crédit qui asseyent la cotation sont une mine d’informations pour les opérations. Madeleine Portmann confirme : « Si nos travaux peuvent servir utilement les projets, on s’en félicite. Nos diagnostics permettent parfois à l’équipe-projet d’amorcer un dialogue avec la contrepartie pour l’inciter à améliorer ses process ou se révèlent le point de départ d’une négociation avec ses tutelles. »
Le métier de prêteur de l’Agence l’amenant à prendre des risques, leur maîtrise est un gage de sa pérennité. Ce principe est d’autant plus vrai aujourd’hui que son bilan a fortement augmenté. Le principal défi de la fonction risques est donc de nourrir le débat au profit d’une mise en oeuvre sécurisée de la stratégie de l’AFD. C’est dans cet esprit qu’Éric Beugnot affirme : « La critique étant la condition d’une bonne appropriation, non seulement nous acceptons mais nous apprécions la contradiction. »
L’existence d’une direction des risques au sein des banques et des institutions financières tel que l'AFD, répond à une exigence réglementaire. Dans un environnement de plus en plus complexe, elle doit in fine éviter le sort qu’ont connu des établissements pourtant bien cotés, comme Lehman Brothers ou Dexia. Éric Beugnot, responsable de la division Surveillance des risques au sein du département Gestion des risques Groupe précise : « Mesurer les risques c’est permettre de prendre les contre-mesures adaptées, dont la tarification est un bon exemple : celle-ci doit couvrir les pertes futures en cas de défaut, ni trop (perte de compétitivité), ni trop peu (danger pour la maison) ».
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