L'entreprise au service de l'humain
La recherche exclusive du profit a montré ses limites.
Certaines entreprises se tournent vers des objectifs plus larges et assument leurs responsabilités dans l'émergence d'un monde meilleur.
Avec la crise sanitaire, les attentes personnelles et professionnelles des salariés ont évolué, faisant entrer les entreprises dans une nouvelle ère.
Celle de l’authenticité et de la transparence afin de séduire des candidats désormais en quête de sens au travail.
Rencontre avec Kinkani Rodrigues, Associé fondateur de MOSI Consulting, pour évoquer ce sujet.
1. La covid-19 à quelques peu changer la manière dont les organisations fonctionnent, comment MOSI Consulting a traversé cette crise ?
L’arrivée du covid a bouleversé l’activité de nombreuses entreprises.
De notre côté, nous avons pu tout de suite tester notre résilience et notre flexibilité.
Il a fallu énormément communiquer en équipe et avec nos clients, pour maintenir un climat de confiance durant cette période particulière.
La réduction des évènements en physique a offert du temps, à tout un chacun.
Ce temps, nous l’avons utilisé pour nous recentrer sur nous-même ainsi que sur le rôle que nous aimerions que l’entreprise joue dans son écosystème.
C’est d’ailleurs en 2020 que RK Solutions (ancien nom) est devenu MOSI Consulting.
Nous avons consacré énormément d’énergie pour réfléchir et imaginer le futur de l’entreprise, en donnant une place prépondérante, à l’humain et au talent.
Notre ambition a toujours été de privilégier un développement maitrisé grâce à une approche plus humaine et plus qualitative afin d’apporter de la sérénité à nos clients.
2. Selon plusieurs études, la majorité des entreprises en Europe peinent à recruter de nouveaux collaborateurs. On parle actuellement de pénurie de talent, quel est votre point de vue concernant la situation ?
La pandémie a été un véritable catalyseur du changement. La pyramide s’est inversée.
Les attentes des collaborateurs sont nouvelles et il est désormais important de rompre avec les modes de management issue du Taylorisme et du Fordisme, pour offrir plus de sens.
Aujourd'hui, c'est aux entreprises de tout faire pour se démarquer, identifier les talents et les convaincre.
Cependant si les rôles se sont inversés, cela ne signifie pas que seuls les candidats ont des attentes et qu'il faille revoir ses exigences à la baisse. C'est tout le contraire.
Même s'il reste bien sûr indispensable de recruter des talents à l'extérieur pour faire croître les équipes, beaucoup de recrutements peuvent également se faire via la mobilité interne et c'est un aspect, souvent sous-estimé.
C'est sans doute l'un des points les plus importants à intégrer et appliquer car bien recruter a toujours été un défi.
3. Vous êtes sur un marché très concurrentiel et la plupart des cabinets de conseil se positionne aujourd’hui sur le bien-être au travail, parfois de façon opportuniste. Comment vous démarquer de cette concurrence ?
La qualité de vie au travail demeure complexe à évaluer d’une entreprise à une autre car cela relève bien souvent du cas par cas. Personnellement, je ne connais aucune entreprise qui soit parfaite.
De plus chaque salarié a sa personnalité propre et d’éventuelles contraintes personnelles, qui en l’absence de prise en compte pèseront sur sa santé mentale et physique.
Nous concernant, notre priorité est de bien cerner les envies du candidat ou du collaborateur pour lui proposer des postes en lien avec ses aspirations profondes puis de co-construire des étapes d’évolution, à travers des formations par exemple, qui vont lui offrir les meilleures perspectives sur la durée.
Nous avons également mis en place une politique salariale qui appui la stratégie de l'entreprise et qui contribue à attirer et fidéliser les talents ainsi que faciliter leur mobilité interne.
Au sein de notre cabinet, la rémunération se compose d’une partie fixe bien souvent supérieur à ce qui est pratiqué sur notre marché et d’une partie variable qui comprend, les bonus individuels et collectifs.
4. Votre approche orientée sur l’humain semble l’être aussi d’un point de vue du recrutement. Expliquez-nous comment vous fonctionnez.
La pyramide des besoins ou pyramide de Maslow est très indicative.
Dans cette hiérarchie des besoins humains, le bien-être au travail répond à trois étages de cette pyramide : le besoin de sécurité, d’appartenance et d’estime personnelle.
Vu sous cet angle, l’impact du bien-être au travail pour le salarié est tout simplement considérable.
Chez MOSI Consulting, nous partons du constat que chaque collaborateur est unique, et que ce qui peut motiver l’un peut n’avoir aucun effet sur l’autre.
Un collaborateur peut avoir besoin davantage de sécurité tandis q'un autre sera à la recherche d’accomplissement personnel.
D’ailleurs quelques que soit le niveau d’expérience, nous accordons beaucoup d’importance au parcours d’intégration et veillons à ce que l’expérience collaborateur soit optimale pour favoriser l’engagement.
5. Un mot pour la fin ?
Il est important de rappeler qu’une entreprise est avant tout un groupe organisé de femmes et d’hommes qui s’entendent pour agir dans un but commun.
D’ailleurs, c’est bien aux entreprises que nous consacrons la majorité de notre temps et force est de constater qu’elles sont un levier d’action important sur nos vies, que l’on soit salarié, chef d’entreprise, citoyen ou consommateur.
Le sens, que chacun pouvait trouver dans la religion, l’engagement politique ou associatif auparavant, s’invite désormais dans l’entreprise.
La qualité de vie au travail est donc l’affaire de tous, et au-delà du bien-être individuel, c’est aussi le bien-être collectif d’un groupe.
Cette ligne directrice doit nous amener à travailler sur la culture de l’entreprise, suivre l’engagement des collaborateurs, et rester vigilant pour trouver le juste équilibre entre la vie personnelle et la vie professionnelle car il sera de plus en plus difficile, de développer de la richesse financière sans richesse humaine.
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