



Made in Courtage nous dévoile les coulisses du métier de courtier !

1) Pouvez-vous nous présenter en quelques lignes votre activité ?
Made in Courtage est né il y a tout juste 2 ans, en partant d’un constat : il n’existait pas jusqu’alors de média BtoB dédié au courtage en crédit, marché pourtant en fort développement ! J’ai ainsi créé au départ un simple blog, pour diffuser de l’information sur l’actualité, réaliser des interviews de courtiers, parler réglementation – et aussi proposer des offres d’emploi. Depuis, le site a beaucoup évolué et au-delà de la partie blog, nous proposons tout un ensemble de services à destination des courtiers en crédit (conformité, communication, développement…).
2) Pouvez-vous nous parler du métier de courtier, de ses missions et de son intérêt ?
Le courtier en crédit est un véritable chef d’orchestre au service de son client : lors d’un projet d’acquisition immobilière, le courtier va accompagner l’acheteur dans la recherche de son financement, le rassurer à toutes les étapes de l’opération, négocier avec les différents intervenants les meilleures conditions financières… C’est un métier passionnant car chaque dossier est différent ! On va accompagner à la fois ce jeune couple qui achète son premier appartement, ou le professionnel libéral qui réalise un nouvel investissement locatif… Cette diversité de situations exige beaucoup d’expertise technique mais elle est surtout humainement très enrichissante !
3) Quels sont les différents statuts existants dans le domaine du courtage ? Quels sont les plus prépondérants ? Pour quelles typologies d'entreprises ?
Le courtage est une activité très réglementée : notamment dans ces conditions d’accès à la profession et d’exercice.
On parle d’IOBSP (Intermédiaire en Opérations de Banque et Services de Paiement), qui regroupe 3 statuts distincts :
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Le courtier en opérations de banque (COBSP)
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Le mandataire du courtier (M-IOBSP)
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Le salarié
Le courtier COBSP qui souhaite développer son activité peut donc recruter soit des mandataires (statut d’indépendant), soit des salariés (contrat de travail). On retrouve ces mêmes possibilités dans les métiers du courtage d’assurance ou encore dans le monde de l’immobilier, même si bien sûr la réglementation est différente.
Historiquement, beaucoup d’acteurs du courtage privilégient le recrutement de mandataires, même si l’on trouve parfois des modèles mixtes, composés à la fois de mandataires et de salariés. Le choix du statut proposé n’est pas forcément une question de « taille » de l’entreprise : un des pionniers du courtage en crédit immobilier s’est construit sur la base d’un réseau de mandataires. A l’inverse, certains courtiers de proximité privilégient le recrutement de salariés, notamment pour fidéliser leurs collaborateurs.
4) Avez-vous des chiffres en recrutement à nous communiquer sur ce secteur ? Quelles sont les régions les plus en demande ?
Il est très difficile d’avoir des chiffres précis sur les besoins en recrutement : en effet, bien que très réglementée, la profession de courtier est encore peu organisée et nous ne disposons que de très peu de sources « exploitables ». En revanche, on peut noter l’augmentation forte de la part de marché du courtage dans la distribution de crédit immobilier : en 2019, cette part de marché était de 35% (contre 25% il y a 7 ans) et un récent sondage OpinionWay a établi que l’an passé, 65% des 18-35 ans ont eu recours à un courtier pour l’obtention de leur crédit immobilier !
Les besoins en terme de recrutement existent dans toutes les régions : on pense en premier lieu bien sûr aux grandes métropoles. Mais depuis quelques années, on voit de plus en plus d’agences de courtage s’implanter dans des villes moyennes, preuve que le besoin de proximité de la part des clients est toujours d’actualité malgré le recours aux nouvelles technologies. Eh oui, l’achat immobilier reste un moment important dans une vie, et rien ne saura remplacer l’échange avec une femme ou un homme compétent et proche de chez soi !
5) Quelles sont les perspectives d'évolution ?
Les perspectives d’évolution sont très nombreuses dans le domaine du courtage : une personne ayant débuté en tant que junior dans une agence pourra après quelques années avoir envie de diriger une équipe commerciale et développer une agence secondaire. Un mandataire pourra avoir envie de créer sa propre structure de courtage. Ou encore, vouloir se spécialiser sur un autre marché, comme celui du professionnel ou du regroupement de crédits.
La profession est finalement encore assez jeune, et recèle de nombreuses possibilités d’évolution à moyen terme !
6) Comment s'inscrit ce secteur dans le monde actuel ?
Nous venons de traverser une crise sanitaire sans précédent et dont les conséquences économiques sont encore incertaines. L’activité de courtier en crédit dépend de deux facteurs : la bonne santé du marché de l’immobilier, et la politique d’octroi de crédit des banques. Sur ces deux facteurs, nous n’avons que très peu de prises par définition.
Toutefois, on note le besoin du consommateur de conseil personnalisé : le professionnel du courtage doit offrir une expérience client à haute valeur ajoutée. On retrouve ce besoin dans de nombreux domaines d’activité, mais encore une fois, l’achat immobilier est un acte majeur dans la vie d’un foyer : le rôle du courtier est à la fois d’être un facilitateur et un véritable « coach », en permanence à l’écoute de son client.
7) Comment voyez-vous le métier de courtier dans 10 ans ?
La période de confinement que nous avons traversée a été révélatrice d’un déficit du « digital » dans le parcours d’achat immobilier. Si de nombreux courtiers sont équipés de logiciels métiers très puissants et ont mis en place une politique rigoureuse de gestion de la relation client, de nombreuses étapes du parcours d’acquisition souffre d’un manque de technologie pour fluidifier les process. Cette prise de conscience va sans doute accélérer la transition digitale de l’immobilier (sans toutefois remplacer l’humain complètement).
Le courtier de demain devra parfaitement maîtriser cette technologie pour pouvoir proposer à son client un parcours en agence ou à distance, et travailler main dans la main avec les autres acteurs de la chaîne de valeur immobilière.
8) Quels conseils donneriez-vous à des jeunes diplômés ou des personnes en reconversion professionnelle qui souhaiteraient s'orienter sur cette activité ?
Nous l’évoquions tout à l’heure, le métier de courtier est humainement très enrichissant ! Mais pour un parfait épanouissement, j’ai coutume de dire que c’est un métier « aux trois casquettes ».
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La casquette « commercial » : créer et animer un réseau d’apporteurs d’affaires, fidéliser ses clients, savoir obtenir des recommandations…
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La casquette « technicien expert » : connaître tous les mécanismes du crédit immobilier, la réglementation, savoir optimiser le montage dossier…
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La casquette « négociateur » : présenter le dossier aux banques, obtenir les conditions les plus favorables aux attentes du client et à sa situation…
Beaucoup de personnes qui rejoignent le monde du courtage sont, fort logiquement, issues du domaine bancaire. Mais on voit aussi de très belles réussites chez de jeunes collaborateurs sans expérience dans le domaine ou des personnes venant de l’immobilier ou parfois d’autres métiers.
La réussite au démarrage viendra principalement de 2 facteurs (outre bien sûr les compétences métiers !) : l’accompagnement et la persévérance.
9) Quels organismes ou associations pourraient les aider dans leur démarche ?
Plusieurs associations professionnelles existent et peuvent utilement renseigner les candidats (liste et sites internet en fin d’article), de même que plusieurs ouvrages (même remarque). Les personnes intéressées peuvent aussi consulter notre blog et poser leurs questions grâce à notre service de chat !
Enfin, je recommande chaudement de passer quelques jours aux côtés d’un courtier déjà en exercice – c’est le plus sûr moyen de découvrir toutes les facettes du métier et de valider si l’on est prêt à avoir les 3 casquettes !
10) Quels sont les prochains événements phares en courtage ?
Depuis 2018, a lieu début octobre à Paris le Salon du Crédit, un évènement 100% dédié aux professionnels du crédit. Y exposent de nombreux réseaux en développement ainsi que les partenaires du monde du courtage en financement (éditeurs de logiciels, assureurs, avocats…) : c’est une mine d’informations pour qui veut rencontrer en un seul lieu tous les acteurs de l’intermédiation bancaire. Plus d’infos https://salon-du-credit.fr/
Associations
- AFIB https://afib-iob.net
- APIC http://www.apicfrance.asso.fr
- ANACOFI https://www.anacofi.asso.fr
- CNCEF CREDIT https://www.cncef.org
- Observatoire de la Distribution Bancaire https://odisban.org
Ouvrages
- Courtiers en crédit et IOBSP : défenseurs d’intérêts https://www.amazon.fr/Courtiers-crédits-IOBSP-Défenseurs-dintérêts/dp/2956243128/ref=sr_1_2?ie=UTF8&qid=1533544843&sr=8-2&keywords=IOBSP
- Droit de la Distribution Bancaire https://emerit-publishing.com/produit/droit-de-la-distribution-bancaire/
- Profession IOBSP https://crealinks.biz/le-guide-profession-iobsp-2019-pour-made-in-courtage/
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