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Apple Prépare sa Croissance pour la Prochaine Décennie
Ces deux dernières décennies le modèle économique sur lequel reposait la majorité des grandes entreprises cotées en bourse a connu de profonds changements. Parmi ces entreprises, on retrouve sans surprise Apple, l’emblématique concurrent de Microsoft.
Alors que la firme de Cupertino est déjà la plus grande capitalisation boursière du monde, voyons comment son changement de modèle économique pourrait lui permettre de renforcer durablement son statut.
Des Résultats aussi Surprenants qu’Encourageants
Apple (nasdaq:aapl) est non seulement la première entreprise du monde en matière de capitalisation boursière avec une capitalisation de 2 295 milliards de dollars (environ 1 937 milliards d’euros), mais également l’entreprise la plus rentable en termes de bénéfices.
En pleine pandémie mondiale de covid-19, Apple a publié des résultats trimestriels qui attestent de sa solidité avec un bénéfice par action de 2,58 $ et un chiffre d’affaires de 59,69 milliards $, tous deux supérieurs aux attentes des analystes et aux chiffres du premier trimestre 2020. Ses résultats sont en hausse pour tous ses produits et sur tous les continents.
La direction de l’entreprise a profité des fondamentaux particulièrement solides pour entamer un virage commercial qui pourrait permettre à la société de trouver un relai de croissance à son chiffre d’affaires et à ses bénéfices.
La Montée en Puissances des Revenus Liés aux Services
L’apparition de services par abonnement proposés par Apple ne date pas d’hier, cependant, on note une importante accélération de la demande pour ces services, mais aussi du nombre de services proposés par Apple. Si l’on devait dater cette nouvelle tendance, on pourrait considérer la traditionnelle conférence annuelle Keynote du 10 septembre 2019 comme date clé, où tout un catalogue de nouveaux services et abonnements à venir avait été présenté.
Déjà sous l’ère de son fondateur Steve Jobs, la dépendance de l'entreprise à son produit phare, l’iPhone, soulevait des inquiétudes. Si les scénarios catastrophes annoncés par certains ne se sont jamais produits, on note cependant un net ralentissement des ventes des produits traditionnels de la marque: iPhone, Mac, iPad.
Pour cela, observons une analyse de l'action Apple et des données financières de l'entreprise :
Source : Evolution des ventes par catégories de 2017 à 2019, déclaration de résultat 2019 d’Apple
Dans le tableau ci-dessus, qui reprend l’évolution des ventes par catégorie de produits, on observe que les produits traditionnels de la marque à la pomme ont tous connu au moins une année en recul, alors que les ventes liées aux accessoires et services (abonnements) ont enregistré une croissance à deux chiffres d’au moins 16%.
Au niveau trimestriel, Luca Maestri - directeur financier d’Apple - a annoncé une hausse de 35 millions de nouveaux abonnés payants à ses services sur sa plateforme uniquement au troisième trimestre 2020, ce qui porte le total de ses abonnés payants à 550 millions. Une hausse de 130 millions sur un an. La direction s’attend à atteindre le pallier des 600 millions d’ici la fin de l’année. Et l’on sait par expérience que les dirigeants d’Apple se montrent généralement prudents quant à leurs anticipations !
Dernier élément financier qui vient plaider en faveur d’un modèle économique basé sur les abonnements et les services : la marge brute.
Source: Evolution de la marge brute des produits et services de 2017 à 2019, déclaration de résultat 2019 d’Apple
La réorientation de la stratégie du groupe, en faveur des services et des abonnements s’appuie tout simplement sur la lecture des chiffres financiers d’Apple. Alors que les ventes de matériels (produits) ont représenté plus de 80% du total des ventes sur l’exercice 2019, le pourcentage de marge brute des services est de 64% soit presque deux fois supérieure à celle des produits qui est de 32,20% seulement.
Un Ralentissement de Court Terme
La transition entre deux modèles économiques, le basculement de la vente de produits vers la vente de services et d’abonnement, pourrait impliquer un ralentissement des performances de l’entreprise à court terme avant un relai de croissance à plus long terme.
Entre autres éléments, on peut raisonnablement anticiper une baisse du totale des ventes imputables au ralentissement des ventes de produits. Les revenus tirés des ventes de services et d’abonnements, notamment pour les smartphones et ordinateurs pourraient compenser partiellement le ralentissement des produits, mais aucun élément ne permet d’anticiper une compensation totale à court terme.
En effet, le principal avantage d’un modèle économique basé sur les abonnements & services est également son principal inconvénient :
Les abonnements permettent de stabiliser les flux de trésorerie d’une entreprise, et facilite la gestion financière grâce à la régularité des échéances. L’inconvénient vient ici du faible montant numéraire prélever, là où la vente d’un produit permet à l’entreprise d’encaisser un flux de trésorerie important et immédiat.
Ce risque à court terme avait déjà pu être observé chez d’autres entreprises américaines qui avait opérées un changement de modèle similaire. On peut penser ici à Adobe qui a fait le choix de passer au 100% par abonnement en 2013, et a enregistré une baisse de revenus et de bénéfices lors de deux exercices suivants avant de renouer avec une croissance rapide de long terme.
Le Split pour Alimenter la Dynamique Haussière
Vous l’aurez compris, à long terme le changement de modèle devrait être largement favorable aux détenteurs d’actions Apple. Mais à court terme le cours de l’action est susceptible de connaître un regain de volatilité et un possible repli baissier. Les actionnaires à la recherche de rendement à court terme pourraient vouloir réduire leur exposition sur l’action Apple au profit de titres à plus fort potentiel de court terme.
Pour limiter cet impact, et continuer à alimenter la hausse en cours sur la cotation de ses titres boursiers, la société a choisi de procéder à un split de son action lundi 31 août 2020. Un split consiste à fractionner une action en plusieurs actions afin de réduire le prix unitaire d’acquisition sur le marché.
C’est une façon pour la direction d’Apple de faciliter l’achat d’actions pour les particuliers qui souhaitent en acquérir, mais qui n’en avaient pas les moyens jusqu’ici.
L’entreprise de Steve Jobs a toujours mis en avant sa proximité avec ses clients, et a déjà opéré de nombreux split depuis son introduction en bourse. A titre d’illustration, si la société n’avait jamais fait de split, le cours de l’action d’Apple serait aujourd’hui de 28 000$, au lieu de 130,80$ (cours du mercredi 02 septembre à 18h48).
Source : Admiral Markets MT5, Graphique D1 Apple (nasdaq:aapl), du 1 janvier 2020 au 2 septembre 2020, édité le 2 septembre 2020 à 19h56 - Les performances passées ne préjugent pas des performances futures
L’opération semble d’ailleurs réussie pour l’instant, puisque ce 2 septembre 2020 la firme de Cupertino a battu un nouveau record de valorisation boursière, valant plus que l’ensemble des valorisations des entreprises qui composent le FTSE100 - l’indice britannique. Les investisseurs témoignent de leur confiance en l’entreprise pour améliorer ses performances opérationnelles et notamment sa marge brute totale.
Conclusion
Pour se faire une meilleure idée du potentiel à long terme sur le cours de l’action Apple et des objectifs atteignables à court terme, on ne manquera pas de suivre les prochains résultats trimestriels afin de confirmer nos anticipations. En attendant, apprenez à investir en bourse
- Vues6064