




Écart salarial : un gouffre qui ne se referme pas même dans le secteur financier ?

Malgré une réduction des écarts de salaires entre les femmes et les hommes en France, les inégalités restent marquées. En 2023, une femme gagnait encore 22,2 % de moins qu’un homme dans le privé. Un chiffre en baisse depuis 1995, mais qui témoigne d’un déséquilibre persistant dans le monde du travail.
Un écart qui diminue mais reste significatif
L'écart salarial entre femmes et hommes a baissé de 34 % en 1995 à 22,2 % en 2023, notamment grâce à une augmentation du volume de travail des femmes. Cependant, leur présence plus fréquente dans des emplois à temps partiel contribue encore à creuser la différence de rémunération globale.
À poste et temps de travail égaux, l’inégalité persiste
Même à temps de travail équivalent, l’écart reste de 14,2 %. Si les inégalités salariales se réduisent depuis 2019, elles restent ancrées dans les pratiques. Une femme cadre gagne encore 15 % de moins qu’un homme, signe d’un rattrapage insuffisant sur les postes les mieux rémunérés.
Des disparités selon l’entreprise et le secteur
Les écarts de salaires varient selon la taille de l’entreprise et le secteur d’activité. Dans les grandes structures (+5.000 salariés), la différence atteint 17,3 %, contre 7,2 % dans les TPE. Certains secteurs comme le transport montrent peu d’écarts, contrairement à la finance et au commerce, où les inégalités sont plus marquées. Dans le secteur financier, les femmes (DAF) perçoivent en moyenne un salaire annuel de 78 500 €, tandis que leurs homologues masculins (DAF) gagnent 90 500 €, soit un écart de 15 %.
Le poids de la ségrégation professionnelle
Les femmes et les hommes n’occupent pas les mêmes postes ni ne travaillent dans les mêmes entreprises, un phénomène appelé ségrégation professionnelle. Dans un même emploi et un même établissement, l’écart salarial tombe à 3,8 %, bien qu’il ne prenne pas en compte des facteurs comme l’ancienneté ou le niveau de diplôme.
Un plafond de verre encore bien présent
Les femmes représentent 42 % des effectifs du privé en équivalent temps plein, mais leur présence diminue à mesure que les salaires augmentent. Elles sont 54 % parmi les bas salaires, mais seulement 24 % parmi les 1 % des salariés les mieux rémunérés, illustrant la persistance du plafond de verre. Dans le secteur financier, bien que les femmes constituent 51 % des effectifs, elles ne représentent que 31 % des cadres supérieurs et seulement 7 % des postes de direction générale.
L’impact de la parentalité sur les salaires
L’arrivée d’un enfant accentue les inégalités. Une femme sans enfant gagne 5,8 % de moins qu’un homme, mais cet écart grimpe à 28,2 % pour les mères de trois enfants ou plus. En cause : une baisse de salaire post-naissance et un frein durable sur l’évolution de carrière.
Conclusion
Si les écarts de salaires entre femmes et hommes se réduisent, ils restent encore trop importants. La lutte contre la ségrégation des métiers, une meilleure répartition des responsabilités familiales et davantage de transparence salariale seront essentielles pour atteindre une égalité réelle dans le monde du travail.
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