1 950 employés licenciés chez KPMG
Le cabinet de conseil KPMG vient de frapper un grand coup en annonçant le licenciement de 5 % de ses effectifs aux États-Unis, soit environ 1 950 employés, un choix difficile motivé par une conjoncture économique défavorable et un faible taux de départs. Cette décision, qui marque l'un des ajustements de personnel les plus importants de l'année pour la firme, reflète la nécessité de s'adapter à un contexte où les départs naturels ne compensent plus le besoin de réduction d’effectifs. Le patron de KPMG États-Unis, Paul Knopp, a ainsi souligné que les défis économiques actuels sont globaux et touchent toute l’industrie du conseil. Paul Knopp explique que ces ajustements découlent d'une inadéquation structurelle entre les ressources humaines actuelles et les besoins réels de l’entreprise. « Nous faisons face à des défis économiques qui ne sont pas propres à notre activité ou notre entreprise », a-t-il indiqué dans une communication interne adressée aux employés et consultée par l'AFP. En clair, l’entreprise doit se réaligner pour répondre aux exigences d'un marché incertain et pour adapter ses ressources aux besoins fluctuants des clients. Ce déséquilibre inattendu s'explique notamment par une vague de départs bien inférieure aux prévisions, laissant KPMG avec un effectif surdimensionné.
Face à cette « inadéquation significative » entre la taille de ses effectifs et les besoins de services pour l'année à venir, KPMG n'a eu d'autre choix que de réduire ses rangs. En septembre 2022, le cabinet comptait environ 39 000 employés aux États-Unis, mais une croissance rapide des effectifs au cours des deux dernières années s'est révélée insoutenable dans le contexte actuel. En effet, entre 2020 et 2022, KPMG avait enregistré une hausse de 19 % de ses effectifs, une expansion ambitieuse qui se retourne aujourd’hui contre elle dans un contexte de ralentissement économique. KPMG n’est pas seule dans cette restructuration : d’autres géants du conseil comme EY et Accenture ont également procédé à des coupes importantes ces derniers mois. EY avait annoncé en avril le licenciement de 3 000 salariés aux États-Unis, justifiant sa décision par des « surcapacités » dans certaines activités et des conditions économiques incertaines, tandis qu’Accenture avait précédemment programmé la suppression de 19 000 postes dans le monde. Ces vagues de licenciements traduisent une tendance générale dans le secteur du conseil, qui subit une forte pression à la baisse.
Cette série de réductions d’effectifs parmi les grands noms du conseil met en lumière les défis croissants auxquels fait face le secteur. Entre la nécessité de contenir les coûts et celle de rester compétitif dans un marché plus tendu, ces cabinets doivent ajuster leur stratégie pour traverser une période de forte incertitude. Les surcapacités héritées des années de forte croissance obligent aujourd’hui ces firmes à revoir leurs prévisions et à se concentrer sur la rationalisation de leurs ressources. En conclusion, les licenciements massifs de KPMG, EY et Accenture témoignent d’une restructuration stratégique d’ampleur dans le secteur du conseil. La quête de rentabilité et d’efficacité face à une conjoncture économique incertaine pousse les cabinets à des décisions radicales pour maintenir leur compétitivité. Alors que les perspectives de croissance sont en berne, ces entreprises optent pour des ajustements douloureux mais jugés nécessaires pour assurer leur stabilité à long terme.
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