




La chute à 12 milliards de dollars qui a rendu l'empire de SoftBank plus fort que jamais

On pourrait penser qu'une perte de 12 milliards de dollars en une seule journée serait le coup de grâce pour n'importe quelle entreprise. Pour SoftBank et son PDG visionnaire, Masayoshi Son, cette somme astronomique, évaporée en un éclair, n'était pas la fin du monde. Au contraire, cette chute spectaculaire, symbolisée par la débâcle de WeWork, a paradoxalement servi de catalyseur pour une transformation audacieuse, renforçant l'empire et le projetant vers l'avenir.
Un pari risqué, une leçon amère
L'histoire de Masayoshi Son est celle d'un homme qui a connu les sommets de la réussite et les abîmes de l'échec. Sa carrière est jalonnée d'investissements risqués, certains devenus des succès légendaires, d'autres des erreurs monumentales. L'échec retentissant de WeWork, la startup de bureaux partagés, a été le plus médiatisé. L'investissement massif de SoftBank a fondu comme neige au soleil, laissant les observateurs incrédules face à l'ampleur du désastre.
Mais plutôt que de se lamenter, Masayoshi Son a fait face à la tempête avec une franchise rare, reconnaissant ses erreurs en public. Il a qualifié sa stratégie d'investissement chez WeWork de "leçon amère", et au lieu de se replier, il a cherché à en tirer des conclusions pour l'avenir.
Le rôle salvateur d'Alibaba
Le secret de cette résilience hors du commun réside dans la philosophie de SoftBank : l'entreprise n'est pas une banque classique qui recherche des profits rapides. C'est un fonds d'investissement géant qui mise sur les startups à fort potentiel, des entreprises capables de révolutionner les technologies de demain. Cette stratégie, bien que risquée, est basée sur la conviction que sur dix investissements, si un seul devient le prochain Alibaba, il couvrira toutes les pertes et générera des rendements massifs.
Et c'est précisément l'investissement historique de SoftBank dans Alibaba qui a agi comme une bouée de sauvetage lors des turbulences. La valeur de cette participation a largement compensé les déboires d'autres projets, permettant au groupe de se relever, de restructurer ses opérations et de se concentrer sur des opportunités plus prometteuses.
L'IA et Arm : les nouveaux piliers de l'empire
Aujourd'hui, l'histoire de SoftBank est en constante évolution, et Masayoshi Son a une nouvelle obsession : l'intelligence artificielle (IA) et l'intelligence super-artificielle (ASI), qu'il voit comme la prochaine grande révolution technologique. Après des années de prudence, il a relancé sa stratégie en "mode offensif" pour faire un nouveau "grand coup" dans ce domaine. C'est en tirant les leçons du passé qu'il a choisi de miser sur une entreprise stratégique et rentable : Arm Holdings, sa filiale de conception de puces.
L'entrée en bourse d'Arm a été un succès retentissant, et sa valeur est désormais ce qui permet à SoftBank de financer ses projets ambitieux. Leader incontesté des puces pour smartphones, Arm se positionne de plus en plus sur le marché des puces pour l'IA, un secteur en pleine explosion. Des projets colossaux comme "Stargate", qui vise à construire des infrastructures d'IA aux États-Unis, illustrent parfaitement la vision de Masayoshi Son et son pari sur l'avenir, un pari rendu possible par le succès d'Arm.
L'histoire de Masayoshi Son et de SoftBank est une leçon puissante. Elle montre que l'échec n'est pas la fin, mais une étape sur le chemin de la réussite. La véritable force ne réside pas dans l'absence de chutes, mais dans la capacité à se relever, à apprendre de ses erreurs et à continuer d'avancer avec audace, en misant tout sur la prochaine grande vague technologique.
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