




Stage ou alternance : un choix de carrière

Le salaire reste un facteur central pour les jeunes qui entrent dans la vie professionnelle. Pourtant, en stage ou en alternance, les écarts de rémunération peuvent être très importants, selon l’âge, le secteur, la région, le type de contrat ou encore l’entreprise. Dans cet article, on fait le point de manière claire et documentée pour mieux comprendre où et comment ces différences se creusent.
Grands écarts entre stage et alternance
La première différence majeure réside dans le statut. Un stagiaire est souvent moins bien rémunéré qu’un alternant, malgré parfois un niveau de qualification équivalent. En 2024, un stagiaire dans la finance peut espérer toucher entre 700 € et 1 050 € brut/mois, selon Glassdoor, avec des pics jusqu’à 1 650 € pour des stages en audit ou M&A dans de grands cabinets. En comparaison, un alternant bénéficie d’un contrat de travail et d’une grille de rémunération encadrée par la loi, ce qui en fait une option plus avantageuse financièrement, surtout à partir de 21–22 ans.
Le cadre légal du salaire en alternance
La rémunération des alternants est fixée par la loi, en fonction de l’âge et de l’année de formation. En contrat d’apprentissage, elle varie entre 27 % et 100 % du SMIC (soit entre 486 € et 1 801 € brut/mois en 2025). Au-delà de 26 ans, l’alternant touche automatiquement le SMIC plein, voire plus si la convention collective le prévoit. À cela s’ajoutent parfois des primes, des tickets-restaurants ou la prise en charge de 100 % des transports en Île-de-France.
Secteur financier : stages bien payés, mais très variables
La finance est souvent citée comme l’un des secteurs où les stages sont les mieux rémunérés. En M&A, certaines banques proposent des gratifications allant jusqu’à 2 500–3 000 € brut/mois, notamment à Paris. En audit ou en conseil, les chiffres tournent entre 1 200 et 1 800 €, selon les cabinets (Big Four, Mazars, Grant Thornton…). Toutefois, ces montants ne sont accessibles qu’à certains profils issus de grandes écoles ou universités, et souvent en fin d’études. Pour les stages de niveau licence ou master 1, la rémunération reste proche du minimum légal de 4,35 € de l’heure, soit environ 600 à 700 € brut/mois.
Alternance en audit : plus stable et plus rentable
En cabinet d’expertise comptable ou d’audit, l’alternance est souvent mieux valorisée qu’un stage. Un alternant en 2ᵉ ou 3ᵉ année peut percevoir entre 1 000 et 1 600 € brut/mois, avec une forte progression d’année en année. Selon le site Compta Online, un alternant expérimenté peut atteindre 32 à 35 k€/an en équivalent temps plein à la sortie, ce qui en fait une rampe de lancement salariale nettement plus solide qu’un stage de fin d’études, parfois mal valorisé au moment de l’embauche.
Lieu et entreprise : deux facteurs clés
La géographie joue un rôle crucial. À Paris ou à La Défense, les rémunérations sont nettement plus élevées. En finance, certains stagiaires atteignent 1 800 € à 2 000 € brut/mois, là où leurs homologues en province stagnent parfois à 600–900 €. Les grandes entreprises et banques internationales offrent souvent des packages plus compétitifs que les PME, avec des avantages en nature : cantine, mutuelle, voire logement temporaire. Dans certaines régions (Rhône-Alpes, Île-de-France), les conventions collectives prévoient également des rémunérations supérieures au SMIC.
Alternance : un investissement gagnant à moyen terme
Au-delà du salaire immédiat, l’alternance est souvent un meilleur pari à moyen terme. Un alternant de plus de 26 ans touche 100 % du SMIC, soit 1 801 € brut/mois, avec de vraies perspectives d’embauche à la clé. À la différence du stage, l’alternance est conçue comme un tremplin vers l’emploi. D’après une étude de l’Apec (2023), 7 jeunes sur 10 en alternance décrochent un CDI dans les 6 mois après la fin de leur contrat. Un jeune bien formé, avec de l’expérience concrète, peut dès la sortie d’études viser un package de 30 à 35 k€/an dans l’audit ou la banque.
Conclusion
La différence de rémunération entre stages et alternance reflète avant tout des statuts différents, mais aussi des réalités économiques et géographiques très contrastées. Pour un jeune entrant sur le marché du travail, comprendre ces écarts permet de mieux se positionner, d’éviter les désillusions et surtout de faire des choix stratégiques pour l’avenir. L’information, dans ce cas, vaut bien plus qu’un simple chiffre : elle permet de négocier intelligemment et de viser juste.
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