ETUDE 2020 : LE TURNOVER EN CABINET D'AUDIT, DE CONSEIL ET D'EXPERTISE COMPTABLE
Plus de 500 candidats et 100 recruteurs en audit, conseil et expertise comptable ont confié à Fed Finance leur point de vue sur leur marché, qui n'a apparemment jamais été aussi tendu.
Au sortir de presque deux mois de confinement, à l'heure où les PGE s'accordent à la pelle et où les dépôts de bilan sont très nombreux, le nombre de dossiers à traiter par les cabinets connaît de ce fait, une recrudescence sans précédent :
- De quelle manière les collaborateurs comptables et financiers ont-ils analysé leur activité pendant cette période ? Comment envisagent-ils l'avenir au sein de leur structure ? Leur désir de mobilité s'est-il accru depuis l'an dernier ?
- Quelles mesures particulières ont été déployées par les cabinets pour permettre à l'activité de se maintenir ?
- Le turnover, la marque employeur, la fidélisation des salariés restent-ils des sujets pour les employeurs ?
L’intention de mobilité est toujours présente
Les répondants en poste déclarent à 69 % rester à l’écoute du marché. L’an passé, ils étaient 74 %. Alors qu’ils étaient plus de trois quart en 2019 à déclarer avoir passé au moins un entretien d’embauche au cours des 12 derniers mois, ils ne sont plus que 51 % cette année. Ces chiffres traduisent évidemment un marché en repli mais l’intention de mobilité reste tout de même importante.
« La crise sanitaire que nous vivons depuis mars engendre un marché de l’emploi plus tendu qu’à l’accoutumée. Les process sont souvent plus longs, avec davantage d’étapes de validation que l’an dernier. Les cabinets veulent être certains de ne pas se tromper en recrutant malgré les incertitudes liées au contexte » explique Amaury de VORGES, Associé Fed Finance.
Des professionnels qui rêvent de rejoindre une entreprise
Le déficit d’attractivité des cabinets par rapport aux entreprises s’exprime cette année encore chez les candidats (86 %) comme chez les recruteurs (71 %). Pour autant, ce sentiment est plus fort du côté des candidats (+3 points par rapport à 2019), alors que les décisionnaires partagent moins cet avis (- 14 points). Sans doute du fait des actions mises en place par les cabinets comptables depuis le confinement qui se sont inspirées du modèle « entreprise » (télétravail, formations à distance, moment de cohésion, etc.).
Le salaire, principale raison du déficit d’attractivité des cabinets l’an passé est moins prégnant cette année même s’il n’a pas totalement disparu. Le curseur se place davantage sur des notions de qualité du management, de reconnaissance et d’équilibre vie professionnelle / personnelle, non citées ou presque lors de l’étude de 2019. Si le lien de cause à effet entre le confinement et ces retours orientés vers l’expérience collaborateur reste à démontrer, il n’en reste pas moins que le paradigme a changé.
La marque employeur pour limiter le turnover et attirer les talents
Tout comme l’an dernier, les décisionnaires et les candidats s’accordent à dire qu’un turnover important provoque chez les collaborateurs un sentiment d’insatisfaction dû à une organisation interne instable (respectivement 65 % et 61 %). 17 % des candidats déclarent également que le phénomène engendre une perte de confiance vis-à-vis de leur cabinet contre 11 % des décisionnaires.
- Pour attirer les talents, les décisionnaires sont nombreux (80 %) à avoir mis en place des actions à travers le développement de la marque employeur (présence sur les réseaux sociaux, promotion des valeurs internes, service RH, team building…). Pour autant, ces efforts n’ont pas été perçus par les collaborateurs, seuls 43 % ont identifié une démarche spécifique.
- Pour limiter le turnover, les décisionnaires ont le sentiment d’avoir mis en œuvre de nombreuses actions, quand les candidats estiment le contraire. La dissonance entre les retours cette année est impressionnante :
L’existence ou la création d’un service RH ou la mise à disposition d’une salle de sport / de loisir / de relaxation sont les deux critères sur lesquels les répondants s’accordent le plus (cités par 17 % des décisionnaires et 12 % des candidats ; et 9 % des décisionnaires et 4 % des candidats).
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