




L’intérim en France en 2013 : perspectives et perceptions

Le Prisme publiait dernièrement les résultats 2013 de l’étude « Regards croisés sur l’intérim en France et en Europe », à nouveau impactés par la conjoncture. En 2011, l’intérim était perçu comme un tremplin vers l’emploi offrant un accès intéressant à la formation et permettant une réelle diversification des expériences professionnelles. En 2012, le rapport indiquait que la principale motivation d’entrée en intérim relevait d’une logique pragmatique permettant de rester dans l’emploi. Qu’en est-il en 2013 '
Premier constat du rapport : la conjoncture actuelle influe assez peu sur le profil de la population intérimaire. Au moment de l’entrée en intérim, la situation est ainsi stable en mars 2013 : 56% ont recours à l’intérim après une période sans emploi, 28% sont étudiants et 12% sont en poste. 45% des personnes interrogées ont déjà eu une expérience du CDI (+6 points par rapport à la précédente étude, une évolution qui s’explique par la dégradation de l’activité économique), 42% ont déjà été employés en CDD et 34% n’ont jamais eu d’expérience ni en CDD, ni en CDI.
L’intérim apparaît pour 78% des personnes interrogées comme une solution efficace de transition vers le marché de l’emploi. 32% citent également le souhait de se former (une logique en recul de 12 points par rapport à 2012, qui s’explique notamment par un contexte incertain poussant les intérimaires à privilégier l’accès rapide à l’emploi).
Par ailleurs, le rapport souligne que « l’intensité d’emploi reste stable puisque 41% des intérimaires ont travaillé dans l’année 9 mois et plus en mission d’intérim, dont 19% ont travaillé 12 mois ». C’est du côté du recrutement que le bât blesse. L’année 2012, fortement marquée par la hausse du chômage (progression de 7,4% entre janvier et décembre 2012) n’a pas été propice aux embauches en CDI. En revanche, l’intensité d’emploi des intérimaires se maintient. Ainsi, parmi les personnes sondées (100% sont intérimaires en mars 2012), 61% sont en emploi un an plus tard (contre 67% en 2012) : 11% en CDI (12% en 2012), 8% en CDD (10% un an plus tôt) et 42% en intérim (contre 45%). 32% sont au chômage contre 42% à leur entrée dans l’intérim.
Côté perception et satisfaction, la vision de l’intérim par les intérimaires est très positive : 88% des intérimaires déclarent en avoir une bonne opinion soit un léger recul par rapport à 2012.L’intérêt du travail (93%, +1 point), l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle (93%, +3 points) sont cités comme les premiers points de satisfaction. Enfin, et contrairement aux idées reçues, la rémunération (85%, +2 points) et les délais entre les missions (82%, +3 points) sont également des motifs de satisfaction pour les travailleurs intérimaires.
Interrogés sur l’utilité du travail temporaire, les intérimaires mettent en avant de réels acquis dans une logique d’intégration rapide sur le marché du travail.
- 92% des intérimaires estiment que l’intérim est utile pour acquérir une expérience professionnelle,
- 88% soulignent qu’il permet d’apprendre différents métiers,
- 87% de se former (16% des intérimaires ont bénéficié d’une formation au cours des 12 derniers mois : 73% considèrent que ces formations leur ont permis d’évoluer),
- 84% de trouver un emploi.
- Pour 79% des étudiants, l’intérim est perçu comme une bonne solution pour financer leurs études et pour 88% comme une opportunité d’acquérir une expérience professionnelle.
* L’étude « Regards croisés sur l’intérim en France et en Europe » a été réalisée entre le 27 février au 11 mars 2013 par l’institut Opinionway pour l’Observatoire des métiers et de l’emploi (OME) et le Prisme sur un échantillon de 1002 intérimaires. Elle analyse les trajectoires professionnelles des intérimaires depuis leur entrée en intérim et leur perception de l’emploi temporaire.
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