Quel profil pour intégrer une entreprise de la Fintech ?
Les Fintech sont des structures qui offrent une grande variété de produits, services et placements bancaires et financiers, de la gestion de comptes aux moyens de paiement dématérialisés, en passant par les crédits collaboratifs ou le financement participatif. Pour parler emploi dans les Fintech, nous avons rencontré Astrid Cousin, Responsable Communication chez Pandat Finance et Camille Pironin, spécialiste des recrutements en Banque chez Page Personnel. Regards croisés.
- Quelles sont, selon vous les compétences requises pour travailler dans une start-up de la FinTech ?
L’œil de la Com’ dans une Fintech : « Pour parler de compétences, la compétence clé à mes yeux pour la partie Communication est la maîtrise du marketing digital, notamment dans toute la stratégie d’acquisition de leads (SEO, SEM, SEA). Il faut également maîtriser les enjeux de l’expérience utilisateur, savoir analyser les données de son site et pouvoir y répondre en pensant toujours « simplification du parcours ». Enfin, je dirais qu’il faut savoir cerner les bons sujets, rédiger du contenu de qualité et l’optimiser au maximum. »
L’œil du recruteur : « Pour les postes liés au Développement Commercial ou au cœur d’activité de la structure, il est important que le candidat ait une première expérience dans le secteur bancaire /financier, et idéalement qu’il ait tout de même pu appréhender les produits liés au cœur de métier de l’entreprise qui recrute. Au vu de la diversité des secteurs adressés par les Fintech, une première expérience acquise dans la titrisation, l’affacturage/rachat de créance, le financement des particuliers, des professionnels ou des entreprises reste un prérequis. En termes de compétences, les besoins sont différents d’une structure à l’autre. Sur les postes en développement commercial, l’impact du digital existe mais reste minime. »
- Quelles sont, selon vous, les qualités essentielles pour évoluer dans une FinTech?
L’œil de la Com’ dans une Fintech : « Tout dépend vraiment de la Fintech en question mais je dirais que les qualités essentielles sont la curiosité et la capacité à appréhender rapidement les codes de la Fintech (entre la finance classique qu’il faut assimiler et l’innovation qu’il faut mettre en place dans ses actions). Il faut s’imprégner de l’écosystème et s’informer au maximum via la presse spécialisée. L’idée est de pouvoir très vite maîtriser les enjeux de base : taux bas, taux haut, le crédit repart-il ? le taux du Livret A va-t-il baisser ? Dans cet environnement, il est essentiel d’être à l’aise avec le fait de développer son réseau, de se déplacer beaucoup, de participer à de nombreuses tables-rondes, échanger sur ses expériences, savoir se remettre en question et surtout savoir écouter les autres dans leurs échecs comme dans leurs réussites. J’ai navigué en totale autonomie à mon poste et c’est à la rencontre des autres que mon travail a pris de la maturité ».
L’œil du recruteur :
« Au-delà des compétences techniques et de la faculté à travailler en mode projet, certaines qualités relationnelles sont effectivement indispensables à cet environnement. Le candidat devra faire preuve d’une grande aisance relationnelle, d’un sens aigu de l’observation et de l’écoute, mais également d’agilité intellectuelle. L’enjeu sera de capitaliser sur ces qualités pour capter de nouveaux clients et réinventer de nouveaux modes de consommation dans un esprit collaboratif. Dans le cadre des recrutements pour les Fintechs, nous recherchons comme l’évoquait Astrid Cousin des candidats capables de s’adapter à l’environnement start-up, matures et capables de gagner en autonomie rapidement. Les attentes sont différentes de celles des banques traditionnelles où les missions sont souvent plus clairement définies ».
- Les perspectives d’évolution sont-elles différentes ? Cela implique-t-il la recherche de profils plus adaptables d’emblée ?
Astrid Cousin : « Je pense que les perspectives d’évolution sont pour le moment infinies étant donné que l’ère Fintech débute tout juste. Je n’arrive pas encore à évaluer tout à fait l’ampleur que cela peut prendre. En revanche, je peux très facilement dire que les perspectives sont et seront diverses. Quand j’ai débuté chez Pandat, le digital avait été laissé de côté. Mon poste était donc 100% communication. Me voilà aujourd’hui à passer 90% de mon temps sur les enjeux digitaux. Je pense en effet que de toute façon tous les métiers de la finance vont évoluer et qu’il va falloir être très agile. Donc oui, les profils doivent être de plus en plus adaptables. Par exemple, en ce moment je suis en plein recrutement pour le pôle communication/marketing et je cherche davantage quelqu’un de touche à tout, curieux et enjoué, qu’un spécialiste du marketing. Je sais par expérience que de toute façon, au fur et à mesure des évolutions du secteur, il va falloir se retrousser les manches et s’adapter à de nouveaux modes de fonctionnement. »
L’œil du recruteur : « Les perspectives d’évolutions peuvent être plus importantes et surtout plus rapides dans les Fintech que dans les banques où il faut être à minima trois ans sur un poste avant de pouvoir prétendre à une évolution. Pour cette raison, nous recherchons avant tout des tempéraments avec des profils évolutifs, qui pourront s’adapter rapidement à une structure en pleine évolution et avec des changements rapides. »
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