Soft skills : le savoir-être, nouvelle clé de l’employabilité
Empathie, résilience, créativité… Les compétences comportementales ou soft skills ont de plus en plus la cote auprès des entreprises et des recruteurs. Sont-elles pour autant en train de détrôner les diplômes et les compétences techniques ? Quelles sont les soft skills les plus recherchées ? Et sont-elles suffisamment valorisées par les employeurs ? En partenariat avec Cadremploi, nous nous sommes penchés sur ces questions*.
Les soft skills : une notion devenue familière
Apparu il y a quelques années par opposition aux hard skills, autrement dit les compétences techniques ou académiques, le terme de soft skills s’est depuis fortement démocratisé. Ainsi, 84% des cadres reconnaissent être à l’aise avec cette notion de « compétences comportementales ». Cette proportion dépasse même les 90% chez les cadres des RH et du Marketing ou encore chez les dirigeants, coutumiers des formations en développement personnel.
Comment les cadres ont-ils été sensibilisés aux soft skills ? Pour 57% des répondants, à travers des articles (presse, blogs, sites RH et emploi, …), pour 24% seulement par le biais de leur entreprise (via l’évaluation des comportements lors des entretiens annuels ou des sessions de formation en management par exemple).
L’environnement de travail, vecteur d’identification et de mise en application des soft skills
Si l’entreprise n’est pas un vecteur d’information sur cette notion, 9 cadres sur 10 soulignent que l’environnement de travail joue un rôle clé dans l’identification des atouts comportementaux. Les collègues (68%) et les managers (57%), via des feedback réguliers ou lors des entretiens annuels d’évaluation, participent pleinement à la mise en exergue de ces qualités. En complément du monde de l’entreprise, l’entourage personnel joue également un rôle prépondérant (63%).
Quant à la mise en application quotidienne des soft skills, il apparaît que plus de la moitié des cadres (54%) les sollicitent autant que leurs compétences techniques. 31% utilisent même davantage leurs compétences comportementales que leurs compétences techniques au quotidien ! Un chiffre qui, sans surprise, augmente chez les dirigeants (46%) ou les cadres commerciaux (39%) dont les missions au quotidien mobilisent plus particulièrement des qualités relationnelles.
Ecoute (62%), autonomie (58%), facultés à travailler en équipe (58%) : voici le top 3 des qualités qui caractérisent les cadres. Des qualités particulièrement appréciées par les employeurs. De leur côté, les managers attendent de leurs collaborateurs de bonnes capacités à travailler en équipe (47 %), un haut degré de fiabilité (46%) et d’autonomie(44%).
Les soft skills sont et resteront les passeports indiscutables pour réussir son parcours professionnel. Nous vivons dans une époque où tout va très vite ; les compétences techniques se réinventent régulièrement et de nouveaux métiers apparaissent tandis que d’autres disparaissent. Les cadres doivent pouvoir naviguer dans ce contexte en perpétuel mouvement : les soft skills les guideront pour réussir chaque étape !
commente Marlène Ribeiro, Directrice Executive de Michael Page.
Pour autant, bien qu’elles jugent les qualités personnelles importantes, les entreprises peinent à les valoriser pleinement : 7 cadres sur 10 jugent en effet leurs compétences personnelles sous sollicitées (70%) ou non reconnues par leur employeur (72%).
L’entreprise doit être apprenante, cela est vrai sur les hard skills mais aussi sur les soft skills. Nous savons que le développement des soft skills est primordial pour donner de la valeur à ses collaborateurs, pour leur permettre de garder leur employabilité. Si les dirigeants d’entreprises ne perçoivent pas cette nécessité, elles courent le risque de ne pas parvenir à retenir leurs meilleurs salariés.
ajoute Marlène Ribeiro, Directrice Executive de Michael Page.
Soft skills et recrutement : un combo gagnant
Avec plus de 27% de nouveaux métiers en 2022 et dans un contexte en perpétuelle évolution, c’est sans surprise que les soft skills interviennent de plus en plus comme un critère déterminant de recrutement. 62% des dirigeants et cadres avec des responsabilités managériales sont en effet prêts à recruter un candidat principalement sur ses compétences comportementales aujourd’hui. Ce chiffre atteint même 72% chez les managers du secteur marketing et du digital, particulièrement impactés par les transformations liées aux technologies.
Au cours du processus du recrutement, les candidats semblent privilégier l’entretien d’embauche pour mettre leurs soft skills en avant. En effet, seuls 42% des cadres interrogés les mentionnent sur le CV.
*Questionnaire auto-administré en ligne auprès des bases opt-in Cadremploi et Michael Page du 1er au 15 Avril/ 1641 répondants
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