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Fusion UBS - Credit Suisse : défis et répercussions sur la finance suisse
Un an après le sauvetage de Credit Suisse par UBS, les répercussions de cette fusion de titans bancaires continuent de susciter des débats et des défis majeurs pour le secteur financier suisse. Le 19 mars 2023, cet événement historique a secoué la Suisse, mettant fin à 167 ans d'histoire de l'une des plus grandes institutions bancaires du monde. Cependant, malgré le rachat d'urgence par UBS, les défis subsistent et la supervision financière suisse se trouve sous les projecteurs.
Une fusion titanesque sous surveillance
La fusion a conduit à la création d'un nouveau géant financier, dominant le secteur de la gestion de fortune mondiale avec plus de 3 800 milliards de dollars d'actifs et des revenus annuels de 40,8 milliards de dollars. Malgré cette avancée, le chemin vers la stabilité reste parsemé d'obstacles. Les efforts de restructuration se poursuivent, avec déjà plus de 8 000 départs d'employés sur les 120 000 recensés lors de la fusion. UBS vise des économies de coûts ambitieuses, avec un objectif de 13 milliards de dollars d'ici à 2026, pour répondre aux attentes des actionnaires et maintenir sa rentabilité.
Parallèlement, la Finma, le superviseur financier suisse, fait face à des défis colossaux dans le contrôle de ce nouveau mastodonte financier. La fusion a suscité des préoccupations quant à la capacité de la Finma à surveiller efficacement une entité financière aussi massive, dont les actifs dépassent deux fois le PIB suisse. Le Conseil de stabilité financière a souligné la nécessité pour la Suisse de renforcer son architecture de supervision pour faire face à cette transaction complexe.
Une politique de bonus généreuse malgré les difficultés financières
En dépit des signaux d'alarme, Credit Suisse a maintenu une politique de rémunération généreuse, distribuant plus de 33 milliards d'euros de bonus à ses banquiers preneurs de risque au cours de la décennie précédant sa chute. Cette gestion imprudente, caractérisée par le maintien de dividendes et de primes malgré une insuffisance de capital, a exacerbé les tensions au sein de la banque et a contribué à sa débâcle.
Le dilemme suisse
Alors que les autorités suisses cherchent à tirer les leçons de cette crise, le défi consiste à renforcer la réglementation et la surveillance pour éviter de futurs désastres financiers. La demande de la Finma pour plus de pouvoirs, notamment la possibilité de prononcer des amendes et de rendre publiques les mesures d'injonction, vise à restaurer l'équilibre entre les autorités de réglementation et les institutions financières.
Dans ce contexte, la question cruciale réside dans la capacité de la Suisse à maintenir un équilibre entre la croissance économique et la stabilité financière. Alors qu'UBS fait pression pour des exigences de fonds propres moins contraignantes, les autorités suisses doivent faire preuve de vigilance pour éviter de compromettre la sécurité du système financier au profit de la rentabilité des banques.
Un an après le sauvetage de Credit Suisse par UBS, les défis persistants reflètent la complexité et les enjeux de cette fusion bancaire sans précédent. La Suisse doit redoubler d'efforts pour renforcer sa réglementation et sa surveillance financière, tout en maintenant un équilibre entre croissance économique et stabilité financière pour assurer un avenir plus sûr pour son secteur financier et son économie dans son ensemble.
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