Interview de Laurent Foulioux, sur les métiers de la gestion de patrimoine.
Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
Mon nom est Laurent FOULIOUX, j’ai 57 ans, et on peut dire que ma carrière professionnelle se répartit en 2 périodes : la 1ère dans l’immobilier et le financement de celui-ci, dans des fonctions allant de commercial à directeur de groupe puis ensuite dans le courtage de produits d’assurance vie, en dirigeant la filiale courtage d’une grande banque anglo-saxonne possédant une succursale française. Depuis la rentrée 2020, je suis directeur d’un programme de MBA 2 en gestion de patrimoine au sein de l’ESLSCA.
Comment avez-vous découvert les métiers de la gestion de patrimoine ?
Principalement au sein de mon parcours professionnel, en traitant des financements liés aux investissements immobiliers que ce soit de l’immobilier classique ou de la pierre papier, puis dans la seconde partie de mon parcours, l’assurance vie en gérant d’une part les partenariats assurance vie avec les plus grands noms de l’assurance en France, mais aussi en gérant une équipe de back office d’un cabinet de courtage et donc en ayant une connaissance de la problématique patrimoniale.
Quelles formations avez-vous suivi ? Pourquoi avez-vous choisi cette orientation ?
Oserai-je dire que j’ai une formation atypique, avec une licence d’anglais, un BTS de tourisme, et étant arrivé dans la banque un peu par hasard, j’ai continué ma formation par une licence Banque/finance, le diplôme d’ITB, l’habilitation assurance entre autres.
Pensez-vous que votre parcours a été un atout pour progresser dans la gestion de patrimoine ?
Clairement, en ayant travaillé dans l’immobilier, au sens large du terme, financement et assurance vie, j’ai acquis une maitrise des socles les plus importants de la Gestion de patrimoine complétée par une vision très marquée des marchés financiers.
Pensez-vous qu’il existe un parcours idéal pour se diriger vers les métiers de la gestion de patrimoine ?
Parcours idéal, je ne suis pas sûr, mais des fondamentaux solides pour connaître et maîtriser les nombreux sujets liés à la GESTION DE PATRIMOINE au travers d’une formation tant théorique que terrain clairement oui ! l’alternance ou les stages dans plusieurs domaines (banque – assurance, cabinet de CGPI, sociétés de gestion) sont clairement des atouts en plus de formations diplômantes dédiées.
Pourriez-vous présenter la gestion de patrimoine de votre entreprise aux membres de Dogfinance ?
Dans le dernier établissement ou j’ai travaillé, il s’agissait de recentrer le client au cœur de la stratégie en lui offrant des expertises aussi bien sur les marchés financiers, que les meilleures offres en architecture ouverte de contrats d’assurance vie, que de sélectionner et référencer les programmes immobiliers les plus attrayants en termes de potentiel et bien sûr apporter le support de financement, tout cela au travers d’un interlocuteur : le banquier privé.
Pourriez-vous m'expliquer votre métier au quotidien au sein de votre entreprise ? Les missions, challenges, votre environnement de travail ?
Les missions étaient multiples, et cela est d’ailleurs en phase avec le métier de CGP : Gérer et développer des nouveaux partenariats avec les assureurs, former et accompagner les banquiers privés, mais aussi d’un point de vue plus Middle office, s’assurer de la conformité des dossiers, de la qualité de traitement du partenaire et être force de proposition pour faire évoluer l’offre. Bien évidemment à cela s’ajoutait une dimension managériale au travers des équipes dont j’avais la charge.
Quels sont les avantages de travailler pour un cabinet indépendant / compagnie d'assurance par rapport à une banque ?
Il y a un certain nombre de points différenciants : bien évidemment le fait d’être indépendant, de choisir ses partenaires en travaillant en architecture ouverte, de travailler sur des dossiers en les suivants de A à Z et d’avoir une relation globale avec ses clients impliquant une bonne maîtrise de la GRC, du management et de la règlementation.
Pouvez-vous présenter votre banque privée : Conditions d'acceptation des clients, organisation, produits, ...
Il s’agissait d’une banque privée, filiale d’un groupe bancaire anglo-saxon racheté récemment par un fonds d’investissement lui aussi britannique. Le profil de clients est toujours haut de gamme, avec un seuil de revenus et d’avoirs requis assez important afin d’apporter une qualité de services optimale, donc moins grand public. L’objectif était de développer une offre complète de produits patrimoniaux avec un expérience client qui permet de suivre les grands parents jusqu’aux petits enfants.
Quelles sont les opportunités présentes dans les métiers de la gestion de patrimoine ?
Elles sont nombreuses, variées et permettent d’avoir un curseur extrêmement large selon son souhait d’évoluer par exemple dans une fonction managériale ou d’expert produit ! Nous l’avons déjà évoqué, CGPI, banquier, assureur aussi bien dans une fonction commerciale que dans le middle ou back office, mais aussi dans des foncières immobilières, des sociétés de gestion, possiblement également au sein d’une entreprise en tant que directeur financier pourquoi pas ?
Quels conseils donneriez-vous à un étudiant souhaitant intégrer la gestion de patrimoine votre entreprise ?
Plusieurs conseils ! Tout d’abord aimer le contact humain, socle de ce métier, faire preuve de curiosité, et de rigueur, tant ce monde évolue en termes de règlementation, de confrontation à des situations fiscales, patrimoniales qui changent en permanence, c’est un métier ou l’on se remet en question tout le temps !!
Peut-on dire que les métiers de la gestion de patrimoine sont des métiers d’avenir ?
Et comment ! Le métier de gestionnaire de patrimoine évolue comme nous l’avons dit plus haut, mais nous avons de nombreux exemples en Europe où ce métier change également. Il est d’ailleurs intéressant de constater que plusieurs établissements bancaires mènent des tests afin d’offrir aux clients une alternative aux agences classiques au travers de l’embauche de gestionnaires de patrimoine qui gèrent un secteur géographique délaissé par les agences et dont le rôle se rapproche d’un CGPI, l’offre d’architecture ouverte en moins malgré tout. Je suis curieux de voir les premiers enseignements de cette expérience dans quelques mois.
À quels changements pensez-vous que ce secteur sera confronté ?
J’en vois 3 dans un premier temps : l’évolution des règlementations qu’elles soient françaises ou européennes oblige le CGP à se plier à ses obligations, mais aussi le renouvellement de la profession qui voit arriver sur le marché des acteurs plus jeunes qui souhaitent travailler dans ce domaine, alors qu’historiquement de nombreux CGP étaient d’anciens banquiers ou assureurs. Le troisième point est plutôt lié à l’évolution de la clientèle, les millenials entre autres sont une clientèle plus exigeante, informée, avertie et avide de nouvelles technologies et de digitalisation. Là aussi le CGP doit faire preuve de capacités d’adaptation ; en un mot (à la mode) : AGILE !!
Le COVID-19 a-t-il beaucoup impacté ce secteur ?
Pas tant que cela ! Effet de mode ou pas, nous voyons arriver des investissements ISR et ESG, l’avènement du Crowfunding dans l’immobilier par exemple qui ont été « favorisés » par la pandémie. En même temps ce bouleversement des nos habitudes a permis au CGP de se rapprocher de son client afin de lui apporter éclairages, conseils et nouveaux modes de traitement digitaux aux fins d’une meilleure réactivité dans un période financière très changeante.
Un dernier mot pour la fin ?
En un mot : passionnant ! Pourquoi ? : parce que notre environnement est déjà bouleversé, qu’il évolue à vitesse V, que les clients réclament de la relation personnalisée, mais aussi digitalisée et réactive et que le CGP a toutes les clefs pour réussir ce challenge !
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