Lorsque les banques soutiennent la monnaie
L’envolée incontrôlée du dollar et ses répercussions mondiales
L’ascension fulgurante du dollar en 2024 a secoué les devises mondiales, obligeant de nombreuses banques centrales à intervenir pour contenir les turbulences. Japon, Indonésie, Inde, et d’autres ont tenté de stabiliser leurs monnaies face à la première devise mondiale, révélant la pression globale exercée par ce phénomène sur les économies émergentes et développées.
L’objectif central : limiter la volatilité des monnaies
Réduire la volatilité des taux de change reste prioritaire pour les banques centrales, comme l’a confirmé une enquête de la BRI. Les gouvernements jouent parfois un rôle dans ces interventions, comme aux États-Unis, où le Trésor, et non la Fed, décide des actions sur le dollar, illustrant des approches variées selon les nations.
Une influence limitée sur un marché colossal
Dans un marché où 7 500 milliards de dollars sont échangés quotidiennement, les interventions des banques centrales ne représentent qu’une fraction des transactions. Leur impact, souvent à court terme, se mesure sur quelques jours à un mois, limitant leur efficacité face à des mouvements structurels profonds.
Une pratique délicate à l’efficacité contestée
L’intervention sur les devises, bien qu’ancrée dans l’histoire des banques centrales, reste controversée. Pour être efficaces, elles doivent agir de manière imprévisible, comme l’a illustré la Banque du Japon, qui a dépensé 37 milliards de dollars en juillet 2024 pour contenir la chute du yen. Malgré ces efforts, le yen a continué de s’affaiblir, soulignant les limites de telles actions.
La communication comme outil préféré
Face à des variations jugées "non excessives" par les États-Unis, les banques centrales privilégient souvent les déclarations aux actions coûteuses. La secrétaire au Trésor Janet Yellen a rappelé en 2024 que Washington n’interviendrait qu’en cas de fluctuations extrêmes, reflétant une approche prudente pour éviter des tensions inutiles.
Le spectre de la guerre des changes
Trouver un consensus sur les taux de change reste un défi majeur. Une surévaluation ou sous-évaluation du dollar peut distordre le commerce mondial, mais les banques centrales évitent la manipulation explicite des devises. La "guerre des changes" demeure un tabou, porteur de risques économiques et diplomatiques, et l'objectif affiché reste la stabilité.
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