Découvrez l'interview d'Aurélien Auvray, Chargé d’Investissement au sein de l’Equipe Large Cap de Bpifrance
1. Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
Bonjour ! Je m’appelle Aurélien, et je suis Chargé d’Investissement au sein de l’Equipe Large Cap de Bpifrance depuis 2018. J’ai commencé ma carrière au sein de la banque d’affaires DC Advisory où je suis resté près de 4 ans.
2. Pourriez-vous présenter votre entreprise aux membres de Dogfinance ?
Bpifrance est une banque publique ayant pour vocation d’accompagner les entreprises françaises dans leurs projets de développement, sur le territoire national ou bien même à l’international. Pour y parvenir, nous pouvons entrer au capital de l’entreprise et en devenir un actionnaire minoritaire actif, octroyer des financements ou bien proposer des activités de conseils grâce à des équipes aux compétences et parcours divers et variés.
3. Quelles formations avez-vous suivi ? Pourquoi avez-vous choisi cette orientation ?
Je suis diplômé de la Sorbonne et de l’école de commerce Audencia. Durant mes études, je cherchais à m’orienter vers un métier me permettant d’allier mon goût pour les chiffres tout en créant de véritables liens avec les entrepreneurs.
4. Comment avez-vous découvert les métiers de la fusion, de l’acquisition, du financement et de l’investissement ?
C’est un peu de hasard (et beaucoup de chance) qui m’ont amené à m’intéresser à l’univers des banques d’affaires. Avide lecteur de la presse économique, je m’intéressais beaucoup aux rapprochements observés entre les grandes entreprises dont la presse se fait régulièrement l’écho. Je trouvais cela très intéressant. C’est pourquoi, j’ai réalisé mon premier stage au sein de l’équipe M&A de la multinationale JCDecaux (leader mondial de la publicité urbaine). A cette époque, l’entreprise cherchait à pénétrer le marché sud-américain et j’ai donc pu voir concrètement en quoi consistait cet univers. Ayant beaucoup apprécié cette expérience, j’ai donc poursuivi en banque d’affaires pour faire de ce type de transactions mon quotidien.
5. Pourriez-vous m'expliquer votre métier au quotidien au sein de votre entreprise ? Les missions, challenges, votre environnement de travail ?
Il est toujours difficile de répondre à cette question car s’agissant d’un métier de projet, il n’y a pas de journée type. Concrètement, le métier se scinde en deux grandes missions : l’instruction de dossiers d’investissement et le suivi de participations. L’investissement consiste à analyser des opportunités qui nous sont présentées (par notre réseau, des banques d’affaires, ou des fonds d’investissement privés qui souhaitent que nous investissions à leurs côtés). Le suivi de participations consiste à s’occuper au jour le jour des sociétés dans lesquelles nous avons investi, en participant notamment aux différents comités / conseils et en accompagnant les équipes managériales quand celles-ci viennent à en éprouver le besoin.
6. Quelles sont les compétences attendues de votre métier ?
Parmi les principales compétences requises se trouve la rigueur et une réelle capacité à être autonome et prendre des initiatives. Mais il faut également être curieux, pour creuser les points nécessaires et poser les bonnes questions au bon moment. De solides bases en analyse financière sont aussi indispensables.
7. Quels sont les avantages dans les métiers de la fusion, de l’acquisition, du financement et de l’investissement ?
C’est un métier de projet. Chaque investissement est différent, avec des contreparties différentes et des problématiques propres. Un jour vous pouvez travailler à investir dans une société industrielle cotée en bourse et le lendemain dans un éditeur de logiciel dont l’actionnariat est principalement familial. Chaque situation est unique et c’est ce qui rend le métier passionnant.
8. Comment se déroule une transaction en M&A ?
Traditionnellement (c’est-à-dire dans le cas le plus courant), une transaction se déroule en deux phases. La première phase consiste à faire une première analyse sur la base de documents préparés par une banque d’affaires. A ce stade, peu de détails sur les aspects financiers, mais c’est déjà l’occasion de se forger une opinion sur le secteur dans lequel évolue l’entreprise et sur son positionnement ! Dans le cas où nous souhaitons poursuivre, on prépare alors une lettre d’offre indicative (communément appelée loi pour letter of intent). A ce stade, il peut y avoir encore de nombreux acquéreurs. C’est pourquoi la banque effectue un tri pour ne conserver que quelques offres pertinentes (généralement entre trois et cinq). Les heureux élus sont ainsi amenés à poursuivre dans la seconde phase du projet et les choses sérieuses commencent. On engage des conseils pour nous aider s’il le faut, et on étudie en profondeur le dossier et les documents mis à disposition par la société (au sein d’une data room en ligne) afin de préparer une offre ferme. Bien sûr, au fil de ces deux phases, nous échangeons avec nos comités internes afin de solliciter leur avis (et leur accord lorsque nécessaire).
9. Peut-on dire que les métiers de l’investissement sont des métiers de demain ? À quels changements pensez-vous que ce secteur sera confronté ?
Comme tous les métiers, l’évolution de nos outils a très largement contribué à structurer notre métier. De nombreux outils sont désormais indispensables. Mais au-delà de Excel et Powerpoint, les métiers de l’investissement requièrent quelque chose que les ordinateurs ne savent pas faire : se forger une opinion concrète sur la solidité d’un secteur, sur le sérieux d’une équipe managériale et sur le bien-fondé d’un projet entrepreneurial. C’est en ce sens que les métiers de l’investissement ont sans aucun doute vocation à durer. Quant aux changements futurs, l’avenir le dira, mais on observe déjà depuis quelques années la montée en puissance des problématiques ESG et les investisseurs ont sans doute un rôle à jouer pour soutenir les sociétés « ESG-friendly ».
10. Quels conseils donneriez-vous à un étudiant souhaitant intégrer votre entreprise ?
Pour rejoindre l’équipe Large Cap et plus généralement pour un stage au sein de Bpifrance, une première expérience (stage) en banque d’affaires, au sein d’un autre fonds ou dans le domaine financier est un vrai plus. Par ailleurs, il est important de bien comprendre ce qui fait l’ADN de Bpifrance : le goût de l’intérêt général qui donne un véritable sens à notre métier au quotidien.
11. Pensez-vous que votre parcours a été un atout pour progresser dans ce secteur ?
Sans aucun doute. Le quotidien dans les banques d’affaires est réputé difficile et exigeant, mais cela permet aussi de faire ses armes rapidement et de bien comprendre les enjeux de chacune des parties. C’est indispensable pour devenir un investisseur avisé.
12. Quels sont les avantages dans ce métier au sein de votre entreprise ?
Bpifrance est, selon moi, le parfait compromis pour apprendre et s’épanouir dans ce métier passionnant qu’est celui d’investisseur dans une structure qui met au premier plan la bienveillance et l’intérêt collectif.
13. Un dernier mot pour la fin ?
Pourquoi ne pas profiter de l’évènement annuel de Bpifrance, BIG (i.e. Bpifrance Inno Génération), le 1er octobre prochain, pour venir rencontrer nos équipes ?
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