Découvrez l'interview exclusive d'Omar HAMAOUI, Chef de département ALM (Gestion Actif Passif) chez PRO BTP
1. Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis Omar HAMAOUI, âgé de 38 ans. A l’issue de ma formation d’ingénieur complétée par une formation en actuariat, j’ai intégré différentes entreprises où j’ai occupé des postes dans le domaine de la finance et de l’actuariat. En 2012, j’ai eu l’occasion de rejoindre la direction des Investissements du Groupe PRO BTP en qualité d’ingénieur financier. J’ai évolué dans ma fonction en tant que Chef de département ALM (Gestion Actif Passif). Parallèlement à ma vie professionnelle, j’occupe la fonction de père de trois enfants.
2. Comment avez-vous découvert les métiers de la gestion d’actifs ?
J’ai eu l’occasion de découvrir les métiers de la gestion d’actifs lors de ma première expérience professionnelle au sein de AXA Investment Managers. A cette occasion, j’ai pu découvrir les différents métiers de la chaîne front to back.
3. Quelles formations avez-vous suivi ? Pourquoi avez-vous choisi cette orientation ?
J’ai suivi une formation d’Ingénieur complétée par une formation en finance et actuariat (j’ai obtenu le titre d’Actuaire Certifié de l’Institut des actuaires). Actuellement, je suis en train de finaliser une formation à Sciences Po en stratégie de Management.
Cette orientation découle tout naturellement de mon goût prononcé pour les matières scientifiques et particulièrement les mathématiques. Mes expériences professionnelles ont renforcé mon choix d’orientation et mon envie de poursuivre dans le domaine.
4. Pensez-vous que votre parcours a été un atout pour progresser dans la gestion d’actifs ?
Les profils sont variés dans le monde de la finance. La connaissance de la finance et la maîtrise de l’actuariat font la particularité de mon parcours qui me permet de m’adapter aux différentes problématiques d’assurance.
5. Pensez-vous qu’il existe un parcours idéal pour se diriger vers les métiers de la gestion d’actifs ?
Il n’existe pas vraiment de parcours idéal pour accéder aux métiers de la gestion d’actifs. En effet, les postes sont très variés dans le domaine. La plupart des études universitaires ou en écoles d'ingénieurs avec une composante en finance permettent d’accéder à plusieurs métiers de la gestion d’actifs. Concernant plus spécifiquement les métiers de l’ALM (Asset and Liabilities Management), un diplôme d’Ingénieur complété par le titre d’actuaire est fortement apprécié.
6. Pourriez-vous présenter la gestion d’actifs de votre entreprise aux membres de Dogfinance ?
Les gestion d’actifs est une fonction importante au sein de la direction des investissements de sociétés d’assurance. Plus largement, la direction des investissements s’assure de la pertinence et de l’optimisation des investissements dans l’objectif de faire face aux engagements des assurés.
7. Pourriez-vous m'expliquer votre métier au quotidien au sein de votre entreprise ? Les missions, challenges, votre environnement de travail ?
Je n’ai pas de journée type. L’année est rythmée avec un certain nombre d’exercices ou d’études. Cependant, il est essentiel d’être à l’écoute des marchés financiers et des marchés de l’assurance pour être capable à tout moment d’étudier les potentiels impacts sur nos portefeuilles et de réfléchir à des mesures de pilotage.
8. Quelles sont les opportunités présentes dans les métiers de la gestion d’actifs ?
Les profils ayant des compétences dans le domaine de la gestion actif passif sont très recherchés.
9. Quels conseils donneriez-vous à un étudiant souhaitant intégrer votre entreprise dans ce secteur ?
Se préparer à travailler dans un univers stimulant et challengeant car les problématiques changent souvent et les recrues sont amenées à rechercher des solutions rapidement. La rigueur, la force de proposition et l’envie de se tenir informé de l’actualité financière sont des qualités essentielles pour réussir dans ce secteur.
10. Peut-on dire que les métiers de la gestion d’actifs sont des métiers d’avenir ?
Les deux contraintes financières actuelles des sociétés d’assurance sont principalement liées à la solvabilité et au niveau des taux d’intérêt. La solvabilité est un modèle complexe qui permet d’évaluer l’exigence des fonds propres. Les entreprises n’ont pas encore exploré toute cette dimension afin de mieux maitriser leur solidité financière. Concernant la problématique du niveau des taux, le modèle économique d’un assureur est basé sur une collecte de primes d’assurances qui sont par la suite investies sur les marchés financiers. La situation actuelle contraint les assureurs à trouver de nouvelles solutions d’investissement.
La conséquence de cette situation incite les entreprises à renforcer leurs équipes financières dans l’objectif de mieux appréhender leurs risques.
11. À quels changements pensez-vous que ce secteur sera confronté ?
Les questions environnementales et sociétales deviendront de plus en plus prépondérantes dans les prises de décisions d’investissement.
Le secteur est et sera confronté aux évolutions technologiques notamment en ce qui concerne la gestion des données (big data, data science, intelligence artificielle) mais également en terme de performance et puissance des outils de calculs.
12. Le COVID-19 a-t-il beaucoup impacté ce secteur ?
Forcément, les mouvements que nous avons connus sur un seul trimestre sont d’une telle ampleur que la stratégie de volatilité des indicateurs de risques financier reprendra le dessus dans les années à venir.
13. Un dernier mot pour la fin ?
La gestion d’actifs qui occupe une place essentielle aux sein des sociétés d’assurances a permis à ces dernières de réussir à faire face à la crise actuelle en faisant face aux engagements, et en accompagnant ceux qui ont en besoin grâce aux réserves constituées.
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