Découvrez le métier d'Actuaire à travers l'interview de Fanny Boyer
1. Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
Il y a deux ans, après avoir obtenu mon titre d’actuaire, je prenais mon sac à dos pour une année de voyage en solo en Amérique Latine. Ma soif d’aventures assouvie, je rentre juste avant la crise de la Covid-19 qui ne facilitera pas ma recherche d’emploi. Néanmoins, j’ai la chance d’intégrer l’équipe Produits de PRO BTP en tant qu’Actuaire Prévoyance et Santé, juste après le premier confinement.
2. Comment avez-vous découvert les métiers de l’assurance ?
C’est lors de mes études orientées mathématiques et statistiques que j’ai découvert les métiers de l’assurance.
3. Quelles formations avez-vous suivi ? Pourquoi avez-vous choisi cette orientation ?
J’ai commencé par une licence Mathématiques Appliqués et Sciences Sociales (MASS) à La Sorbonne. Ayant beaucoup apprécié cette formation combinant mathématiques, économie et informatique, j’ai voulu me spécialiser dans les statistiques pour les assurances. Ainsi, j’intègre ensuite l’ISFA, école d’actuariat à Lyon, sur dossier.
4. Pensez-vous que votre parcours a été un atout pour progresser dans l’assurance ?
J’ai eu un parcours plutôt classique et, même si ce n’est pas l’unique chemin pour y arriver, c’est dans mon cas un réel atout pour travailler et progresser dans l’assurance.
5. Pensez-vous qu’il existe un parcours idéal pour se diriger vers les métiers de l’assurance ?
Il y a beaucoup de métiers dans le domaine de l’assurance et donc plusieurs parcours qui forment à ces métiers. Dans le cas précis de l’actuariat, faire une formation qui délivre le titre d’actuaire est gage de référence mais pas obligatoire.
6. Pourriez-vous présenter l’assurance de votre entreprise aux membres de Dogfinance ?
PRO BTP est un groupe professionnel de protection sociale complémentaire. Nous assurons les entreprises, artisans, apprentis et retraités majoritairement issus des secteurs du Bâtiment et des Travaux Publics et de la construction pour qui nous mettons à disposition des services adaptés aux risques personnels et professionnels du quotidien : Prévoyance, Santé individuelle et collective, Assurances, Epargne, Retraite, Action Sociales, Vacances et établissements socio-médicaux.
7. Pourriez-vous m'expliquer votre métier au quotidien au sein de votre entreprise ? Les missions, challenges, votre environnement de travail ?
Le pôle actuariat de PRO BTP comporte aujourd’hui une petite trentaine de personnes divisées en 4 équipes. Je ne suis pas présente depuis très longtemps mais je peux déjà vous assurer qu’il n’y a pas vraiment de quotidien et de journée type, cela dépend de la période de l’année et des besoins du moment ! Je dois réaliser des études statistiques et de tarification, aussi bien en santé qu’en prévoyance, je participe à la réalisation des comptes de résultats officiels des « Grands Comptes » et des gammes standards, à des projets d’entreprise transverses… nos missions sont très variées ce qui rend le travail passionnant.
8. Quelles sont les opportunités présentes dans les métiers de l’assurance ?
Un des avantages des métiers de l’assurance est que ce secteur d’activité a des sujets communs avec d’autres domaines tels que la finance, la comptabilité ou la banque. En actuariat, les possibilités sont vastes, aussi bien au niveau du type d’entreprises et d’institutions (Compagnie d’Assurance, Cabinet de Conseil, Mutuelle, Institution de Prévoyance et Santé, Compagnie de Réassurance, Bancassurance…) que des sujets traités (assurance vie ou non vie, tarification, modélisation, provisionnement…).
9. Quels conseils donneriez-vous à un étudiant souhaitant intégrer votre entreprise dans ce secteur ?
Il faut, bien sûr, être intéressé par l’assurance santé et prévoyance. C’est un domaine vaste et complexe qui demande plusieurs années d’expérience avant d’être maîtrisé, ce qui est d’autant plus vrai dans le BTP, secteur d’activité avec ses propres spécificités. Je dirais donc qu’il faut, en plus du côté technique, être curieux, patient et multitâche.
10. Peut-on dire que les métiers de l’assurance sont des métiers d’avenir ?
Oui, sans aucun doute ! Nous entendons souvent que, suite au développement exponentiel de l’Intelligence Artificielle, la machine va remplacer l’homme. Je pense que ce phénomène n’est pas près de s’avérer vrai dans le domaine de l’assurance, bien au contraire. D’une part, il faut bien que les programmes soient créés avant d’être utilisés et automatisés. D’autre part, suite aux changements auxquels ce secteur est confronté, nous devons sans cesse revoir nos modèles et proposer de nouvelles offres.
11. À quels changements pensez-vous que ce secteur sera confronté ?
Notre monde est en constante évolution. On observe par exemple des changements environnementaux liés au réchauffement climatique, un vieillissement de la population dû à l’amélioration des conditions de vie et aux progrès dans le domaine de la santé et l’apparition de nouveaux risques (cyber-risque, terrorisme, changement des normes comptables…).
Je pense également que c’est un secteur dans lequel nous allons observer de plus en plus de concurrence. D’une part, aujourd’hui tout s’assure, même une caméra juste pour une journée ! D’autre part, les offres sont accessibles très facilement en ligne et comparer les propositions de chaque assurance est à la portée de tous. C’est à celui qui proposera les « meilleures » garanties mais aussi les démarches d’adhésion les plus simples et surtout un bon service client.
12. Le COVID-19 a-t-il beaucoup impacté ce secteur ?
La COVID-19 a un impact dans le secteur de l’assurance, mais il est difficile de l’analyser aujourd’hui. Au vu du caractère inédit de l’évènement, il nous faudra plusieurs années de recul pour pouvoir le comprendre et le chiffrer. Dans le cas de l’assurance santé par exemple, on peut penser que les assureurs ont fait des « bénéfices » lors des confinements car les particuliers ont moins consommé qu’en temps normal. Cependant, nous allons peut-être observer une consommation beaucoup plus forte les mois d’après, ou bien des maladies graves découvertes tardivement et dont la prise en charge sera lourde par la suite.
13. Un dernier mot pour la fin ?
J’aimerais adresser un mot aux étudiants qui sont en fin de formation : ne vous pressez pas ! Il ne s’agit pas d’une course à la « meilleure entreprise » (c’est tellement subjectif) et au meilleur salaire. Prenez le temps de réfléchir à ce que vous aimez réellement, dans quelle spécialité de votre domaine vous voulez vous diriger, passez des entretiens, écoutez-vous !
- Vues2619