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BNP Paribas trinque à son succès

BNP Paribas entame 2025 sur de bons rails, portée par une banque d’investissement en pleine forme et des résultats financiers solides. Malgré un recul ponctuel de son résultat net, la première banque française reste fidèle à sa trajectoire stratégique 2024-2026, confortée par la robustesse de son modèle diversifié et son agilité dans un contexte de marchés mouvementé.
Des revenus en hausse grâce à un bon démarrage
Au premier trimestre 2025, BNP Paribas enregistre une progression de 3,8 % de son produit net bancaire, pour atteindre près de 13 milliards d’euros. Cette performance témoigne d’un bon momentum commercial et d’une dynamique bien ancrée, après une année 2024 déjà marquée par de très bons résultats. La croissance est équilibrée, preuve de la solidité des piliers du groupe.
Un recul du résultat net dû à des effets exceptionnels
Le résultat net part du groupe ressort à 2,9 milliards d’euros, soit une baisse de 4,9 % sur un an. Mais ce repli s’explique uniquement par une base de comparaison élevée, liée à des plus-values exceptionnelles réalisées au premier trimestre 2024, notamment une opération de reconsolidation d’activité en Ukraine. En dehors de cet effet ponctuel, les résultats restent très solides.
Une stratégie 2024-2026 maintenue sans surprise
Jean-Laurent Bonnafé, directeur général, réaffirme les objectifs à moyen terme, soulignant la qualité des performances opérationnelles. Malgré une baisse temporaire du titre en Bourse, les analystes s’accordent sur la solidité des résultats. Le marché semble toutefois plus attentif à la baisse de la marge nette d’intérêt en France qu’aux bons résultats de trading et à la rentabilité du groupe (ROTE de 11,8 %).
La banque d’investissement surperforme, portée par les marchés
Le moteur principal de cette performance reste la banque d’investissement (CIB), qui affiche un chiffre d’affaires record de 5,3 milliards d’euros (+12,5 %). Les activités de trading bondissent de 42 %, portées par l’extrême volatilité des marchés depuis le retour de Donald Trump à la présidence américaine. Dans ce contexte incertain, les clients cherchent à se couvrir, créant un terrain favorable aux banques actives sur les produits de marchés.
La banque de détail résiste, mais reste sous pression
La banque de détail, quant à elle, progresse plus modestement avec une hausse de 1,2 % du PNB à 6,5 milliards d’euros. Cette croissance est freinée par certaines activités spécialisées, notamment Arval, toujours impactée par la normalisation des prix des véhicules d’occasion. Toutefois, les activités commerciales pures affichent une croissance plus robuste (+4,2 %), ce qui démontre la résilience du modèle de distribution.
Une transformation numérique qui s’accélère
En parallèle, BNP Paribas poursuit une transformation stratégique de son réseau retail, notamment en France, en rationalisant ses agences et en accélérant le virage numérique. HelloBank devient un levier-clé de cette stratégie, avec désormais 1 million de clients dans l’Hexagone et 3,7 millions en Europe. Une manière pour le groupe de répondre aux attentes des clients en matière de simplicité, d’autonomie et d’accessibilité.
Conclusion
Avec un ratio de capital CET1 à 12,4 %, un plan d’économie bien entamé (200 millions d’euros déjà réalisés sur 600 prévus), et un programme de rachat d’actions à 1,08 milliard d’euros validé par la BCE, BNP Paribas confirme sa capacité à délivrer dans la durée. Le groupe se dit parfaitement positionné pour accompagner les grands projets européens à venir : défense, transition énergétique, et Union de l’épargne. Un cap clair, dans un environnement complexe.
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