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Les banques françaises s'ouvrent progressivement à l'euro numérique
Une évolution marquante se dessine dans le paysage financier français : alors qu'elles étaient autrefois réticentes, voire hostiles, à l'idée de l'euro numérique, les banques hexagonales semblent désormais s'ouvrir progressivement à cette innovation monétaire.
Défis et perspectives
Depuis l'annonce du projet d'euro digital par la Banque Centrale Européenne (BCE) et la Commission Européenne, les banques françaises ont oscillé entre méfiance et ouverture à cette nouvelle forme de monnaie. Initialement réfractaires, elles semblent désormais plus disposées à explorer les possibilités offertes par l'euro numérique, malgré quelques réserves persistantes.
Un des principaux points de discorde entre les banques et les autorités européennes réside dans la limite de détention des dépôts en euros numériques. Alors que les banques plaidaient pour une limite plus basse, fixée à 500 euros par personne, la BCE persiste à défendre un seuil de 3 000 euros. Cette divergence illustre les préoccupations des banques quant à la préservation de leurs liquidités face à cette innovation monétaire.
Les craintes des banques concernent principalement une potentielle fuite des dépôts des particuliers vers ce nouveau type de compte, mettant en jeu la stabilité financière. Cependant, selon des économistes de la BCE, une limite de détention à 3 000 euros par personne pourrait efficacement contenir cet impact, même dans des scénarios extrêmes.
Une évolution notable
Malgré ces réserves, les banques françaises ont commencé à assouplir leur position. La BCE a récemment lancé un appel d'offres de plus d'un milliard d'euros pour développer l'infrastructure technique nécessaire à l'euro numérique, témoignant d'une volonté forte de concrétiser ce projet. Cette évolution marque un changement notable par rapport à quelques mois auparavant, où les doutes sur le lancement effectif de l'euro numérique persistaient.
Les discussions entre les banques et les régulateurs, notamment la Banque de France, se sont intensifiées pour trouver un équilibre entre les intérêts bancaires et la stabilité financière. Des adaptations sont envisagées pour atténuer les craintes initiales des banques, notamment en clarifiant les modalités d'utilisation de l'euro numérique et en préservant le rôle des intermédiaires dans les transactions.
Malgré ces avancées, des interrogations subsistent quant à l'utilité réelle de l'euro numérique pour les particuliers et les possibles répercussions sur la confidentialité des transactions. La décision finale sur le lancement de l'euro numérique ne sera prise qu'à la fin de 2025, laissant encore du temps pour affiner les détails et obtenir un consensus.
En définitive, l'ouverture progressive des banques françaises à l'euro numérique reflète une évolution dans le paysage financier européen, marquée par un équilibre entre innovation monétaire et préservation de la stabilité financière.
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