457 milliards de dettes !
Les émissions obligataires atteignent des sommets en 2024
En 2024, les grandes entreprises européennes ont emprunté 457 milliards d’euros, un record depuis 2020. Grâce à un marché obligataire favorable, ces groupes ont pu lever des fonds, contrairement aux banques encore prudentes dans l’octroi de crédits. Les entreprises notées en catégorie « investissement » ont mobilisé 375 milliards d’euros, tandis que la dette spéculative a doublé pour atteindre 82 milliards, soutenue par des conditions de marché optimales.
Des performances comparables aux sommets de 2020
Avec une hausse de 20 % par rapport à 2023, les levées de fonds en 2024 reflètent un niveau comparable à 2020, lorsque les entreprises, en proie à l’incertitude, avaient massivement emprunté. Sur le segment spéculatif, des « jumbo deals » notables, comme ceux de Siemens, Anheuser-Busch InBev ou EDF, ont marqué le marché. Cette dynamique a été amplifiée par les entreprises américaines, attirées par des coûts d’émission compétitifs en Europe.
Un afflux de capitaux vers les fonds obligataires
La politique monétaire plus souple de la BCE a renforcé l’attractivité du marché obligataire. Les fonds européens ont attiré 300 milliards d’euros, favorisant des souscriptions massives aux nouvelles émissions. Les taux directeurs en baisse ont accéléré les flux depuis les fonds monétaires vers les obligations, encourageant les investisseurs à rechercher des rendements plus attractifs.
Une confiance solide envers les émetteurs
Les investisseurs restent confiants grâce aux résultats robustes des entreprises et à des taux de défaut historiquement bas, anticipés à 2,70 % pour 2025. Les entreprises, peu engagées dans des acquisitions ou investissements majeurs, maintiennent une discipline financière. Cela a conduit à une contraction significative des primes de risque, notamment pour les entreprises notées « investment grade » et sur le marché spéculatif.
Le marché du high yield prêt à dépasser 100 milliards en 2025
La volatilité réduite et des opérations spectaculaires en 2024, comme celles de Loxam ou AccorInvest, ont dynamisé le marché du high yield. Les prévisions pour 2025 annoncent un dépassement de 100 milliards d’euros, soutenu par des refinancements de fusions-acquisitions et des opérations de capital-investissement. La dette hybride a également doublé, atteignant 34 milliards d’euros.
Les risques d’une quête de rendement excessive
Malgré la vigueur du marché, la réduction des primes de risque pourrait signaler une limite. Les investisseurs, en quête de rendement, se tournent vers des actifs plus risqués, alors que leur rémunération continue de s’éroder. Cette situation pose la question de l’adéquation entre les niveaux actuels de spread et les risques associés, selon Matthieu Bailly d’Octo AM.
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