Casino : comment l’empire de la distribution s’est effondré
Le jeudi 23 mai 2019, le groupe Rallye, qui possède le groupe de distribution Casino, et ses principales holdings se plaçaient en procédure de sauvegarde pour restructurer leurs dettes. Quatre ans plus tard, en mai 2023, toutes ces sociétés entraient en procédure de conciliation sous la houlette du président du tribunal de commerce de Paris.
Cette procédure marque une nouvelle étape cruciale dans l’effondrement de l’empire bâti par Jean‑Charles Naouri, placé en garde à vue le 1er juin dernier pour diverses infractions boursières.
Au cours des quatre dernières années, la part de marché de Casino, qui gère 12 400 magasins dont Monoprix, Franprix ou Cdiscount, n’a cessé de baisser. Elle est passée de 11 % à moins de 6 % en mai 2023, loin derrière Leclerc (23,1 %), Carrefour (20 %), Les Mousquetaires (16,2 %), Système U (12 %), ou encore Auchan (8,9 %). La société a été victime de trois grands chocs successifs : la guerre des prix déclenchée par Leclerc en 2014, le Covid en 2020 et 2021 et enfin la flambée de l’inflation – notamment des produits alimentaires – provoquée par la guerre en Ukraine. Pour ne rien arranger, le marché du bio sur lequel le groupe est leader avec Naturalia a connu en 2023 un brutal retournement.
Face à chacune de ces crises, Casino a réagi trop modérément et trop tardivement. La récente décision de baisser de 10 % les prix de 10 000 références de ses supermarchés apparaît par exemple largement insuffisante pour résorber une dette devenue insupportable de 6,4 milliards euros, dont 3,4 milliards envers les banques françaises.
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