Une baguette, du fromage et beaucoup de cash
Les Français restent attachés aux espèces malgré leur déclin dans les paiements
Bien que les espèces ne représentent plus que 19 % des transactions quotidiennes, loin derrière les paiements par carte (46 %), leur usage persiste, notamment en période de crise. Ce moyen de paiement symbolise pour beaucoup une liberté individuelle et un rempart contre l’exploitation des données personnelles. Il est également perçu comme un outil d’inclusion sociale et une réserve de valeur face à l’incertitude économique.
Les espèces conservent une place importante pour les Français
Un sondage de la Monnaie de Paris et de l’IFOP révèle que 7 Français sur 10 continuent à utiliser les espèces au quotidien, et 8 sur 10 s’y déclarent attachés. Ce mode de paiement facilite le contrôle des dépenses et constitue une réponse à la fracture numérique. Une pratique en vogue, le « cash stuffing », reflète cet attachement : plus d’un tiers des jeunes utilisent des enveloppes d’espèces pour gérer leur budget mensuel.
Accéder aux espèces reste un défi dans les petites communes
Alors que 98,8 % de la population se trouve à moins de 15 minutes d’un distributeur automatique de billets (DAB), la fermeture des agences bancaires oblige certaines localités à se tourner vers des opérateurs privés. Ces derniers, comme Loomis, Euronet ou Brink’s, compensent en installant de nouveaux automates, dont une centaine l’an dernier, portant leur total à 679.
Les DAB, un service vital pour les habitants et les touristes.
À Villes-sur-Auzon, un village touristique, l’installation d’un DAB a permis de répondre aux besoins des habitants et visiteurs. Utilisé pour les retraits quotidiens, les dons et les étrennes, cet automate est aussi un atout économique, incitant les touristes à consommer localement. Les commerçants ont même pu rétablir un minimum de paiement par carte, valorisant davantage les espèces.
Un investissement coûteux mais indispensable pour les collectivités.
À Villes-sur-Auzon, la mairie a financé l’installation de l’automate avec une subvention, mais elle doit assumer 1.000 euros de frais mensuels. Malgré le coût, le maire souligne que ce service reste crucial pour le village. Une enquête menée auprès de collectivités montre que 90 % des décideurs jugent l’accès aux espèces essentiel, au même titre que les écoles ou les commerces.
La problématique du financement demeure un obstacle majeur
Bien que les élus reconnaissent l’utilité des DAB, leur coût freine certaines initiatives. Le financement de ces équipements s’intègre souvent dans une réflexion intercommunale globale. Cependant, leur importance pour les habitants et leur impact économique local poussent de nombreux maires à franchir le pas malgré les contraintes budgétaires.
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