Le Rally de Noêl : qu'en penser ?
1. Le rallye de Noël : un espoir pour les marchés en difficulté ?
Le rallye de Noël, phénomène traditionnel des dernières semaines de l’année, pourrait redresser la performance des indices à la traîne, mais il ne doit pas être vu comme une certitude. Alors que Wall Street a brillé cette année, avec le DAX allemand atteignant des sommets historiques, le CAC 40 reste en difficulté, en recul de 1,62 % depuis janvier. Cette performance décevante contraste avec la hausse de 8,5 % du Stoxx Europe 600, soulignant l’isolement de la Bourse française dans le paysage européen.
2. Une sous-performance ancrée dans le contexte français
La mauvaise dynamique du CAC 40 s’explique par la crise politique, marquée par la dissolution de l’Assemblée nationale en juin, et la baisse des groupes de luxe fortement exposés au ralentissement chinois. Christopher Dembik, expert chez Pictet AM, reste pessimiste quant à un possible rebond. Les investisseurs préfèrent les marchés américains plus performants, entraînant des flux financiers défavorables à la France.
3. Le rallye de Noël : une tendance statistiquement établie
Le rallye de Noël, popularisé dès les années 1970, désigne la hausse typique des marchés durant les derniers jours de décembre et les premiers de janvier. Ce phénomène est attribué à l’optimisme des fêtes, les primes des investisseurs, et une moindre présence des institutionnels, laissant les particuliers, plus enclins à acheter, dominer le marché. Les gestionnaires de fonds participent aussi à ce mouvement par un rééquilibrage de leurs portefeuilles avant la clôture de l’année.
4. Des indices américains mieux positionnés
Historiquement, le quatrième trimestre est particulièrement favorable, notamment aux actions américaines. Le S&P 500 affiche un rendement moyen de 5,22 % sur les deux derniers mois de l’année depuis 1928, un chiffre qui grimpe à 6,25 % lors des années électorales comme 2024. Ce rallye est d’autant plus plausible cette année que le marché américain a déjà connu une hausse de 26,5 % depuis janvier, ce qui laisse entrevoir un potentiel de progression supplémentaire.
5. Les limites des statistiques boursières
Bien que les données historiques soutiennent l’idée d’un rallye de Noël, elles ne garantissent pas les performances actuelles, avertissent les experts. Les superstitions des marchés peuvent être invalidées à tout moment, comme le souligne David Brett. La prudence reste de mise face à un enthousiasme parfois excessif autour des tendances saisonnières.
6. L’effet janvier : un nouveau relais ?
Une autre croyance boursière, l’effet janvier, pourrait succéder au rallye de Noël. Ce phénomène met en avant la surperformance des petites capitalisations par rapport aux grandes, alimentée par le "window dressing" des gestionnaires et les optimisations fiscales des particuliers. Ce cycle met en perspective une nouvelle dynamique pour les investisseurs dès le début de l’année.
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