N'ayez pas peur d'investir pendant Halloween !
Les amateurs de sensations fortes n'hésitent pas à plonger en Bourse à la veille de la Toussaint. En effet, les données historiques semblent récompenser cette audace ! À l'instar du célèbre adage "sell in May", l’effet Halloween suggère que la période de novembre à avril offre le plus grand potentiel de hausse des marchés financiers. Pour les investisseurs, cette saison d’Halloween rime donc moins avec sucreries et films d'horreur qu'avec portefeuille d'actions soigneusement choisi.
Selon une croyance ancrée, il est préférable de s’abstenir d’investir en Bourse dès le 1er mai, pour ensuite réinvestir dès le 1er novembre, le jour d'Halloween. Cette stratégie, consistant à acheter avant la Toussaint et vendre six mois plus tard, génère des performances étonnamment élevées, bien meilleures que celles des placements sans risque. Pourtant, cet effet contredit la théorie moderne des marchés financiers, notamment l’hypothèse d'efficience qui voudrait qu'aucune stratégie ne puisse battre durablement le marché.
Pourtant, de nombreuses études montrent qu'un effet saisonnier opère bel et bien. Les chercheurs restent perplexes : personne ne peut expliquer pourquoi il serait judicieux de s'abstenir d’investir après mai, puis de revenir en force en novembre.
Un effet saisonnier quasi universel
Deux universitaires spécialisés en saisonnalité, Zhang Yi de la Nottingham University et Ben Jacobsen de TIAS Business School, ont testé l’effet "Halloween/Sell in May" sur le plus large éventail d'indices jamais étudié. Leur conclusion ? Investir à Halloween et vendre en mai génère en moyenne un rendement supérieur de 4% à une stratégie de détention continue. Leur échantillon, débutant en 1693 avec la Bourse de Londres et incluant jusqu’à 114 marchés et 63 000 mois de performances, montre que seul le marché de l'île Maurice fait exception en surperformant l'été. Un investisseur suivant cette stratégie sur cinq ans aurait 80 % de chances de surpasser la moyenne du marché, et 90 % en la suivant sur dix ans.
Vacances d'été et désintérêt pour la Bourse
Pourquoi l’hiver serait-il plus favorable ? Une hypothèse lie cet effet saisonnier à la tradition britannique des vacances estivales : les classes aisées délaissaient Londres pour la campagne, mettant leurs portefeuilles en pause. L'effet persiste aujourd'hui, particulièrement en Europe et aux États-Unis, où les congés d’été restent une habitude.
Un rebond attendu après octobre
L’effet Halloween reste mystérieusement résistant à l’exploitation des arbitrages boursiers, accentuant même son impact au cours des dernières décennies. John Plassard rappelle que les performances du S&P 500 entre mai et octobre depuis 1990 montrent un rendement moyen de 2%, contre 7% pour la période novembre-avril. Le Dow Jones affiche lui aussi des résultats plus forts sur ces mois d'hiver.
Pour autant, Plassard et Fidelity mettent en garde : s’en remettre aveuglément à cet effet saisonnier serait une erreur. D’autres facteurs, tels que le contexte économique et les objectifs personnels, doivent guider les décisions d’investissement.
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