Vers la fin des investissements Saoudiens en occident ?
Le Public Investment Fund (PIF) réduit à nouveau ses investissements internationaux. Lors du Future Investment Initiative de Riyad, le gouverneur du PIF, Yasir al-Rumayyan, a annoncé une réduction d’un tiers des participations internationales du fonds saoudien, passant de 30 % à une fourchette de 18 % à 20 %. Cette décision marque un tournant pour le PIF, qui a déjà cédé des actifs dans des géants occidentaux comme BlackRock, Carnival et Live Nation, réorientant ses priorités vers le développement local. Malgré cette baisse, les investissements étrangers du PIF continueront de croître en valeur absolue. Al-Rumayyan a précisé que, bien que la proportion diminue, le montant en dollars de ces investissements augmentera pour atteindre l’objectif ambitieux de 2 000 milliards d’actifs d’ici 2030, contre 900 milliards actuellement. Ce choix stratégique répond aux nouveaux objectifs du fonds, qui avait précédemment investi massivement à l’international dans des secteurs variés : sport, technologie, véhicules électriques et divertissement, entre autres.
Le recentrage du PIF s’explique par la nécessité de diversifier l’économie saoudienne, dépendante du pétrole. Avec une économie locale en pleine transformation et une baisse des revenus pétroliers, le fonds joue un rôle clé pour soutenir des projets nationaux d’envergure, comme Neom, une mégalopole futuriste en construction pour 500 milliards de dollars. Cette ville emblématique devrait donner un nouveau souffle à l’économie saoudienne, tout comme Sindalah, une île artificielle dédiée au tourisme de luxe.
En parallèle, le PIF investira dans des événements majeurs qui renforceront l’attractivité internationale de l’Arabie saoudite. Le pays accueillera l’Exposition universelle de 2030 et la Coupe du monde de football en 2034, des rendez-vous qui bénéficieront d’un soutien financier massif du fonds. Ces initiatives visent à positionner l’Arabie saoudite comme une destination mondiale et à dynamiser l'économie locale par l’afflux de visiteurs et de nouveaux partenariats économiques. L’Arabie saoudite nourrit également une ambition technologique audacieuse, cherchant à se hisser parmi les 15 nations les plus avancées en intelligence artificielle. Le gouverneur du PIF a affirmé que l’IA constitue une opportunité unique pour le pays de devenir un centre mondial dans ce domaine. Grâce à sa position géographique et ses ressources, le royaume se sent prêt à jouer un rôle de leader en intelligence artificielle, au-delà de la simple scène régionale.
Pour concrétiser cette ambition, le PIF envisage de créer un fonds de 40 milliards de dollars dédié à l’intelligence artificielle. Actuellement en discussions avec Andreessen Horowitz, un leader du capital-risque, le PIF montre son engagement envers cette technologie de rupture. Cette collaboration potentielle marque l’avènement d’une nouvelle ère d’innovation technologique pour l’Arabie saoudite, qui espère ainsi transformer son économie et s’affirmer en tant que hub technologique global.
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