Secousse à Wall Street : Le Nasdaq plonge, les marchés asiatiques en écho
Des chiffres décevants sur la production industrielle ont ravivé les craintes des investisseurs concernant l'économie américaine. Le géant boursier Nvidia a fait chuter l'indice des valeurs technologiques. Ce mercredi, la Bourse de Tokyo a terminé en baisse, et les autres marchés asiatiques ont également suivi une tendance négative.
Les investisseurs américains sont en proie à une grande inquiétude. Mardi, un indice de production manufacturière inférieur aux prévisions a suffi à raviver les craintes d'une détérioration de l'économie américaine, provoquant une forte baisse des marchés. Le Nasdaq a clôturé en recul de 3,26 %, tandis que le S&P a chuté de 2,24 %, le Dow Jones de 1,51 % et le Russell 2000 des PME de 3,1 %.
Ce mercredi, les marchés asiatiques ont réagi violemment à ce choc. La Bourse de Tokyo a particulièrement souffert, avec un Nikkei en baisse de 4,24 % et un Topix en recul de 3,67 %. À Hong Kong, l'indice Hang Seng a perdu 1,48 % dans les premiers échanges. Simultanément, l'indice composite de Shanghai a reculé de 0,53 % et celui de Shenzhen de 0,41 %. La Bourse de Taipei a cédé 3 %, tandis que celle de Séoul a chuté de plus de 2 %.
Inquiétude face à un ralentissement économique
Les chiffres de la production manufacturière américaine sont préoccupants : en août, elle a reculé pour le cinquième mois consécutif, d'après l'indice ISM publié mardi. Les carnets de commandes ont grossi à un rythme plus lent que prévu. Pour certains observateurs, cela pourrait indiquer que le ralentissement économique souhaité par la banque centrale dans le cadre de sa politique de désinflation risque de s'intensifier, pouvant entraîner une dépression, voire une récession.
Boeing, un géant de l'industrie qui traverse des difficultés, a vu son action chuter de 7,3 % en une journée, après que la banque Wells Fargo a révisé à la baisse son objectif de cours pour le constructeur aéronautique.
Les spéculations battent leur plein à l'approche de la publication des chiffres du chômage pour le mois d'août, prévue pour vendredi matin. En juillet, le taux de chômage avait augmenté de 0,2 point, plus vite que prévu, provoquant un mini-krach à Wall Street. Toutefois, les marchés s'étaient rapidement repris, stimulés par le dynamisme du secteur technologique et les perspectives prometteuses de l'intelligence artificielle.
Nvidia chute de 9,5 %
Pendant ce temps, Nvidia, l'emblème de la nouvelle économie axée sur l'intelligence artificielle, a subi une baisse marquée en Bourse pendant deux jours. Fin août, l'entreprise a publié des résultats trimestriels qui n'ont pas répondu aux attentes élevées des investisseurs. Des vendeurs à découvert ont alors pris position sur l'action, voyant en Nvidia le symbole potentiel d'une nouvelle « bulle du siècle ».
Mardi, Nvidia a subi une nouvelle secousse, avec une baisse de 9,5 % en une seule journée. La chute de cette entreprise, dont la capitalisation boursière atteint 2 900 milliards de dollars, a entraîné le Nasdaq dans sa dégringolade.
Globalement, les investisseurs inquiets ne se préoccupent pas seulement du point de retournement de l'économie américaine. Ils cherchent également à anticiper le moment où l'intelligence artificielle atteindra son sommet de valorisation dans ce cycle, pour éviter d'être les derniers à se désengager.
Cette fébrilité des marchés s'explique par l'absence de surchauffe économique aux États-Unis, ce qui pousse la Fed à envisager une baisse des taux directeurs dès le 18 septembre. Cependant, les banquiers centraux doivent prendre ces décisions sans disposer des données en temps réel sur l'emploi et la croissance, ce qui crée le risque de réagir trop tôt ou trop tard, et alimente l'incertitude sur les marchés.
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