





L'IA vire 200 000 banquiers ?

L’intelligence artificielle s’apprête à bouleverser le secteur bancaire. Selon Bloomberg, 200 000 emplois pourraient disparaître dans les grandes banques opérant à Wall Street d’ici trois à cinq ans. Pourtant, ces institutions assurent qu’il ne s’agit pas d’une simple suppression de postes, mais d’une transformation du marché du travail.
Les emplois menacés par l’automatisation
Les tâches répétitives et routinières sont les premières visées par l’IA. Les fonctions en lien avec la relation client, notamment avec l’essor des chatbots, ainsi que la mise en conformité, comme la veille réglementaire et la lutte contre le blanchiment, sont particulièrement exposées. Toutefois, l’IA ne remplace pas totalement ces métiers, elle les fait évoluer.
Une révolution plutôt qu’une suppression massive
Certaines banques, comme JP Morgan, estiment que l’IA ne se traduira pas par un licenciement massif, mais par une évolution des compétences. De nouveaux postes, tels que data scientists et statisticiens, devraient émerger. L’automatisation offre aussi des gains de productivité, permettant aux banques d’augmenter leurs bénéfices de 12 % à 17 % d’ici 2027, soit 180 milliards de dollars supplémentaires.
Les salariés face à l’incertitude
Si l’IA crée de nouvelles opportunités, elle risque aussi de laisser sur le carreau les employés dont les compétences ne sont plus adaptées. Certaines banques mettront en place des formations et des reconversions, mais jusqu’où accompagneront-elles leurs salariés ? Les syndicats demandent une meilleure prise en compte des travailleurs dans ces discussions stratégiques.
Un climat de méfiance chez les employés
Christy Hoffman, secrétaire générale d’une fédération syndicale mondiale, souligne l’inquiétude des travailleurs face à cette transformation. Beaucoup craignent d’être mis devant le fait accompli, sans formation ni garantie de sécurité de l’emploi. Lors du sommet de l’IA à Paris, elle a appelé à une meilleure inclusion des salariés dans les décisions liées à l’automatisation.
L’Europe veut encadrer l’IA bancaire
Contrairement aux États-Unis, l’Union européenne impose des restrictions sur l’usage de l’IA dans la finance. Avec l’AI Act, en vigueur depuis janvier, certaines applications, comme le scoring crédit, sont classées à « haut risque ». Les banques devront prouver que leurs systèmes respectent des critères stricts et garantir une supervision humaine des décisions automatisées.
Des banques prudentes face aux nouvelles réglementations
Certaines institutions financières, notamment en France, préfèrent suspendre l’intégration de l’IA dans l’octroi de crédits en raison des nouvelles contraintes. Si ces règles ralentissent l’automatisation, elles ne l’empêchent pas : les banques devront simplement documenter leurs modèles et garantir une transparence accrue.
Conclusion
L’intelligence artificielle transforme profondément le secteur financier, entre promesses de productivité et menaces pour l’emploi. Si les banques assurent qu’il s’agit d’une évolution plutôt qu’un choc social, l’avenir des travailleurs dépendra de leur capacité à s’adapter… et du soutien que leur offriront leurs employeurs.
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