Le télétravail et les banques française, ça marche !
L’annonce d’Amazon visant un retour à 100 % en présentiel a ravivé le débat sur le télétravail en France. Le géant du e-commerce impose dès janvier 2025 une présence totale sur site, contrastant avec sa politique antérieure de trois jours en présentiel. Cette décision suscite des réactions variées dans le monde du travail, certains grands dirigeants, comme Nicolas Hieronimus de L’Oréal, remettant en question l’engagement des télétravailleurs, jugés « sans attachement ni créativité » selon lui. Les banques françaises, toutefois, demeurent fermement attachées au télétravail. Presque tous les grands groupes bancaires ont entériné des accords garantissant à leurs employés deux jours de télétravail par semaine. Les 350 000 salariés de ce secteur bénéficient d’une flexibilité qui, initialement instaurée pour faire face à la crise sanitaire, a été confirmée à travers des accords renégociés après la pandémie. BNP Paribas, Société Générale et autres banques prévoient des arrangements similaires, intégrés durablement dans leur organisation.
Ces accords sont structurés, issus de négociations formelles entre entreprises et syndicats. Contrairement aux chartes unilatérales adoptées par certaines entreprises, les banques ont opté pour des accords d’entreprise garantissant aux salariés un droit au télétravail tout en permettant une réversibilité encadrée. Bien qu’une marche arrière soit juridiquement possible, elle demeure rare et complexifiée par la nécessité de justifier la fin du télétravail et de respecter des délais de prévenance. Pour le secteur bancaire, le télétravail est aujourd’hui perçu comme un avantage social, similaire aux RTT. Le télétravail constitue désormais un atout concurrentiel dans les recrutements bancaires. Les salariés et employeurs y voient une flexibilité essentielle, qui réduit les coûts et les contraintes de transport. Cette flexibilité permet aussi aux banques de rivaliser avec des entreprises plus petites qui ne permettent pas le travail à distance. En effet, des recrutements sans option de télétravail sont jugés moins attractifs, un paramètre incontournable pour fidéliser les talents.
Les stratégies de télétravail contribuent également à l’optimisation des coûts d’immobilier, un enjeu crucial pour les banques. Par exemple, BPCE Natixis, occupant la tour Duo à Paris, a instauré un système où six places suffisent pour dix collaborateurs. Le télétravail intégré dans les programmes stratégiques comme « Smart Working » de BNP Paribas, permet d’alléger les besoins en bureaux tout en facilitant l’adaptation aux nouveaux modes de travail. Au final, le télétravail s’est imposé comme un pilier du secteur bancaire, marquant une rupture avec l’ère pré-pandémie où il était encore marginal. Les données de l’Insee montrent une forte adoption du télétravail en 2023, avec des taux largement supérieurs dans les banques par rapport aux autres secteurs. Ces arrangements, désormais vus comme des acquis, s’inscrivent dans une norme qui ne semble pas prête de disparaître.
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