





Marie-Albane, Directrice Adjointe Développement Export, revient sur son parcours et la mission à l'international de Bpifrance

Quel est ton parcours dans la maison ?
J’ai démarré en tant que Chargée d’Affaires Financement à Rennes pendant 3 ans ½ il y a maintenant 10 ans ! J’avais très envie de devenir manager et l’on m’a rapidement permise d’animer une équipe en tant que Déléguée Financement d’abord en Poitou Charentes, puis à Paris au sein de la Direction Île-de-France Est à Noisy le Grand. Donc un double changement de région et de périmètre. J’ai repris mes études en parallèle pour faire un Executive à HEC en coaching à mi-temps, j’avais besoin de prendre de la perspective et d’aller plus en profondeur car le développement des équipes et l’accompagnement des chefs d’entreprise sont liées.
J’ai besoin de nouveaux challenges en permanence, alors quand le Crédit Export s’est lancé j’ai saisi l’opportunité. On était vraiment en mode start-up, il fallait mettre en place les process, analyser le marché, faire le lien avec le Réseau, travailler sur les problématiques de compliance … La Direction des Financements Internationaux émet des encours de crédit sur des acheteurs à l’étranger, là on est en 2015. C’était une première pour notre groupe ! Ensuite deux équipes se rapprochent et le crédit export se lance comme une fusée, l’équipe grandit encore et on se structure. C’est un défi passionnant, et j’ai eu l’opportunité de prendre en charge le Développement à l’Export.
Aujourd’hui, je m’occupe d’une équipe à Paris et une équipe en expatriation à l’étranger. Ils sont basés respectivement à Varsovie, Abidjan, Singapour, Dubaï. On a aussi 4 VIE dans l’équipe à Johannesburg, Mexico, New York, Shangaï. Notre but est de faciliter le business et l’accompagnement à l’international, c’est pas parce qu’on s’appelle Bpifrance qu’on ne travaille pas à l’international.
Quel est le point commun des salariés chez Bpifrance ?
C’est des gens passionnés, il y a un grand amour des entreprises, des PME, des ETI… et ça donne énormément de sens. On a une vraie histoire et on sait la raconter : qui je suis, à quoi je crois, où on peut aller ensemble et quelle est la place de chacun là-dedans. C’est d’autant plus vrai pour les nouvelles générations qui nous rejoignent. Notre univers est détendu, la structure n’est pas rigide et on peut se dire les choses. C’est important pour moi, les rapports sont très directs, tout le monde se tutoie et l’ambiance est joyeuse. Ce côté sympa ne veut pas dire qu’on est pas sérieux pour autant. On est responsabilisé très vite, et ça va main dans la main avec le fait de pouvoir innover et proposer de nouvelles idées. Il n’y a pas de carrière-type chez Bpifrance, on t’autorise à changer de métier et on nous fait confiance. J’en suis l’exemple type.
Au final notre production repose aussi sur notre savoir-être, on est notre propre produit en quelque sorte. Et je pense que tout ça fait qu’on se sent bien, et il n’y a que comme ça qu’on peut être bons auprès de nos clients. C’est complètement interrelié !
En quoi consiste ton job actuel ?
Notre activité est très transverse, car nous travaillons avec beaucoup d’autres équipes dans la Maison. L’objectif est de faire grandir, développer et accélérer les PME/ETI à l’international et en parallèle faire grandir mon équipe. On fait des mises en relations, on organise des missions d’accélération business à l’international en partenariat avec Business France. On fait en sorte de faciliter les relations pour que les entreprises françaises rencontrent des acheteurs étrangers pour déboucher sur des contrats commerciaux. L’idée est aussi d’aller « chasser en meute » pour gagner en impact. Nous sommes amenés à interagir avec un panel d’interlocuteurs très variés : des Etats, des ministres, des ambassades, des acheteurs corporate privés, … C’est le grand écart en permanence ! C’est une activité très concurrentielle, on est un peu comme une Eximbank.
Quelles sont les qualités indispensable pour travailler sur l’international ?
Curiosité !! Sans hésiter c’est la première. Il faut toujours se poser des questions : à quel niveau on se situe, où on va, quel est le jeu d’acteurs, les forces en puissance, quel est mon scénario alternatif si ça ne marche pas ? L’international est une histoire de rencontres et de différences, avec toujours le même dénominateur humain. Parfois on a pas besoin de parler le même langage pour que ça marche ! Être sensible à l’interculturel, évidemment.
Ensuite, je dirais autonomie. On arrive rapidement à un niveau de responsabilités élevées et c’est mieux quand on est en proactivité. On gère beaucoup de complexité, et il faut savoir prendre des décisions.
Et pour finir : pugnacité ! Le tempo de l’international, ce n’est pas celui de la France. Chaque pays a sa temporalité, et il faut appréhender de nombreux paramètres à la fois, pour ne jamais perdre le rythme. Dans nos valeurs, ça correspond bien à la volonté : l’international c’est un ultra-trail, tout sauf le parcours de santé de 3km.
Ta journée-type en une phrase ?
C’est vraiment une super question pour moi ça ! Je dirais que j’ai plein de journées différentes, pas une seule journée type.
Quand je ne suis pas en déplacement, quand j’arrive au bureau après avoir fait le tour de l’équipe je réponds aux mails qui sont arrivés pendant la nuit. On y pense pas spontanément, mais bosser sur l’international implique de collaborer avec des personnes qui ne sont pas sur le même fuseau horaire donc on travaille souvent en décalé. Ensuite j’ai souvent des réunions, entre les rendez-vous avec les différents métiers, les séances de brainstorming, les rendez-vous clients. Je fais aussi des mises en relations en interne et en externe pour les entreprises que nous accompagnons. On monte des séminaires, des groupes de travail, on échange avec le réseau pour répondre à toutes leurs questions, … donc aucune de mes journées ne se ressemble !
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