





Nicolas, Directeur d'Investissement, raconte le quotidien d'un investisseur chez Bpifrance

Quel est ton parcours dans la maison ?
Après un parcours dans l’univers bancaire spécialisé sur les financements d’acquisition, j’ai intégré, en 2010, CDC Entreprises l’une des entités regroupées au sein de Bpifrance. Depuis, j’exerce les fonctions de directeur d’investissement spécialisé sur les fonds de dette (obligataire, financements mezzanine, dette privée).
Comment décrirais-tu l’ambiance chez Bpifrance ?
Les salariés de Bpifrance partagent une valeur commune rare : le fait de vouloir donner concilier les métiers de la finance avec une mission d’intérêt général. Les équipes sont animées par un professionnalisme identique aux exigences des acteurs privés mais avec une finalité un peu différente qui permet de donner du sens à son métier. Cet esprit se ressent dans l’ambiance de travail au quotidien : les relations de travail sont saines et décomplexées.
Quelles sont tes missions, en quoi consiste ton métier ?
J’exerce le métier d’investisseur sur les financements mezzanine qui est à la croisée entre le métier d’investisseur en capital et le métier de banquier haut de bilan. Il faut donc étudier en profondeur les entreprises que nous sélectionnons. Il s’agit d’une étude très approfondie sur le secteur et ses perspectives, la revue des audits sur les aspects financiers, juridiques et fiscaux. Une fois que nous sommes faits une conviction, nous passons à la phase juridique de rédaction des contrats qui est la partie la plus technique du métier. Après avoir réalisé l’investissement, il faut en assurer le suivi en accompagnant l’entreprise dans ses décisions stratégiques.
Comment appréhendes-tu le rôle d’un Directeur d’Investissement chez Bpifrance ?
Le rôle du directeur d’investissement est de trouver de nouvelles opportunités d’investissements compatibles avec la stratégie du fonds dont il a la charge. Par la suite, c’est lui qui mène et supervise le processus d’investissement : rencontres avec les entreprises, échanges avec les banques d’affaires ou les fonds d’investissement partenaires, présentation du projet au comité d’investissement. Les directeurs d’investissements sont surtout très présents sur la phase la plus technique du métier : la négociation juridique des contrats. Par la suite, le directeur d’investissement représente Bpifrance au sein des instances de gouvernance (conseil d’administration ou des surveillance) des entreprises dans lesquelles nous avons investi.
Quelles sont les 3 qualités dont tu as besoin en priorité pour exercer ta profession ?
Je dirais d’abord curiosité d’esprit, bon relationnel, et bonnes qualités de synthèse et d’analyse.
Curiosité : le métier d’investisseur implique de s’intéresser à des nouveaux business, il faut donc aimer découvrir de nouvelles choses.
Bon relationnel : le métier d’investisseur a une forte dimension relationnelle, c’est un métier où il faut convaincre en interne … comme en externe.
Synthèse et analyse : sans surprise, être investisseur c’est aussi exercer un métier de chiffres, où il faut assimiler en peu de temps beaucoup d’informations. Il est important de savoir ce qu’il faut prioriser pour pouvoir mettre en relief les informations principales, sans oublier la vision globale.
Ta journée type en une phrase ?
C’est tout l’intérêt de mon métier, il n’y a pas de journée type ! Globalement, j’alterne entre la recherche de nouvelles opportunités, l’étude des dossiers, la négociation juridique des contrats, le suivi de mes investissements à travers des points réguliers avec le management de sociétés dans lesquelles nous avons investi et des déplacements pour participer à un conseil de surveillance ou pour rencontrer une nouvelle entreprise.
Pour finir, quel conseil donnerais-tu à ceux qui veulent faire carrière dans l’investissement ?
Soyez vous-même ! Ne négligez pas votre réseau, et essayez de le développer au maximum. Le métier d’investisseur est un métier de réseau que ce soit pour apporter des nouveaux dossiers ou pour être capable de challenger les dossiers dans les processus d’investissement.
Autre chose … Soyez pugnaces ! Quand on étudie un dossier d’investissement, il faut s’accrocher jusqu’au dernier moment. Un dossier n’est pas toujours définitivement perdu, et si ce n’est pas sur cette opération, il est probable de se recroiser car le monde est petit !
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