Tensions géopolitiques quels impactes sur la bourse européennes
Les principaux indices européens étaient orientés à la baisse jeudi, tout comme Wall Street qui a clôturé en baisse. En toile de fond, les tensions géopolitiques et la publication du rapport sur l'emploi américain de septembre, vendredi. Signe d'une certaine fébrilité, les actifs refuges tirent leur épingle du jeu. La prise en compte du risque géopolitique par les marchés est souvent binaire. Longtemps ignorée, la situation au Moyen-Orient est désormais dans le viseur des investisseurs. Craignant une escalade du conflit, ils prennent de plus en plus leurs distances avec les actifs risqués. L'EuroStoxx 50 paneuropéen et le DAX allemand ont perdu près de 1 %, jeudi. Quant au CAC 40 parisien, il a reculé de quasiment 1,5 %, sous les 7.500 points. A New York, le Dow Jones a clôturé en baisse de 0,44 %.
Après l'attaque iranienne menée contre Israël mardi soir, les marchés redoutent une contre-offensive de l'Etat hébreu. Une attaque sur les installations pétrolières de l'Iran pourrait notamment faire monter les cours du pétrole et pénaliserait l'économie mondiale. Les prix du baril réagissent à nouveau. Alors que les cours semblaient se calmer mercredi, ils sont repartis à la hausse, d'environ 4 %. Le cours du baril de Brent s'installait au-dessus de 77 dollars, celui du West Texas Intermediate (WTI) autour de 73 dollars, soit une hausse de près de 10 % depuis le début de la semaine.
Outre le Moyen-Orient, « c'est le rapport sur l'emploi qui interpelle cette semaine, pointe Vincent Juvyns, stratégiste chez JP Morgan Asset Management. Sa capacité à précipiter les marchés à la baisse a été démontrée en août », ajoute-t-il. Les données sur l'emploi non agricole aux Etats-Unis seront publiées vendredi. Elles avaient déçu durant l'été, plongeant les marchés - qui craignaient alors que la Fed n'en fasse pas assez - dans la tourmente. Cette fois, à l'inverse, si les créations d'emplois s'avéraient meilleures que prévu, cela donnerait de l'air à la Réserve fédérale. Mais les marchés devraient revoir leurs anticipations - assez agressives pour le moment - de baisses de taux.
Signe de la nervosité ambiante, les actifs refuges ont la cote. Malgré les perspectives de baisses des taux , le dollar continue de s'apprécier et les bons du Trésor américains restent plébiscités. « Les points d'entrées sur les obligations restent attractifs. De plus, contrairement à l'année 2022, elles aident à nouveau dans les phases de volatilité. Cela s'est vu en août dernier », souligne Vincent Juvyns. L'indice pondéré du dollar contre les devises de ses principaux partenaires commerciaux, le DXY, a progressé de 1,6 % depuis le début de la semaine. L'or, quant à lui, reste proche de son record, à 2.650 dollars l'once.
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