




BPCE s’empare du marché portugais

Le groupe bancaire mutualiste BPCE, maison mère de Banque Populaire et Caisse d’Épargne, s’apprête à réaliser une acquisition stratégique majeure en entrant en négociations exclusives pour racheter 75 % de Novo Banco, quatrième banque portugaise. Une opération d’envergure qui ambitionne de faire du Portugal un pilier essentiel de la croissance européenne du groupe.
Une acquisition historique dans la zone euro pour BPCE
Avec le rachat de Novo Banco, valorisé à près de 6,4 milliards d’euros, BPCE engage la plus importante opération transfrontalière bancaire dans la zone euro depuis 2009. Le président du directoire, Nicolas Namias, justifie ce choix par l’attractivité économique du Portugal et la solidité de Novo Banco, dont les performances figurent parmi les meilleures d’Europe avec un retour sur fonds propres supérieur à 20 %.
Le Portugal comme nouveau marché domestique pour BPCE
BPCE veut faire du Portugal son second marché domestique, fort de ses 22 % de parts de marché en France. Ce rachat s’inscrit dans une stratégie plus large qui comprend déjà deux autres projets européens : le rachat de SGEF, leader du leasing d’équipements, et un partenariat avec Generali dans la gestion d’actifs. Ensemble, ces initiatives concrétisent l’ambition européenne de BPCE.
Une opération fondée sur les revenus, non sur les synergies de coûts
Malgré l'absence de synergies capitalistiques ou de liquidité en raison de la réglementation bancaire européenne actuelle, BPCE voit dans Novo Banco un vecteur de croissance. L’objectif n’est pas la réduction des coûts, mais l’expansion des revenus via le déploiement au Portugal des expertises de BPCE, notamment en leasing, factoring, crédit à la consommation et gestion d’actifs.
Une diversification géographique et financière stratégique
Ce rachat permet à BPCE de réduire sa dépendance au modèle français, fortement exposé aux taux fixes, en intégrant un acteur portugais évoluant dans un système bancaire à taux variables. Ce rééquilibrage apporte une diversification précieuse, tant sur le plan géographique que bilanciel, face aux incertitudes économiques futures.
Un projet de croissance, loin des risques passés
Nicolas Namias assure que Novo Banco, issu de la scission de l’ex-Banco Espírito Santo, est aujourd’hui une banque saine, dans un environnement économique stable. Contrairement à des opérations de sauvetage ou de restructuration, celle-ci est orientée vers la croissance, avec des risques d’exécution jugés très limités par le dirigeant de BPCE.
Un soutien politique portugais favorable à l’opération
Interrogé sur les potentielles résistances politiques, Nicolas Namias se montre confiant, soulignant les échanges positifs avec les autorités portugaises. L’accueil favorable du ministère des Finances et du fonds de résolution, qui ont annoncé céder leur participation, renforce la légitimité du projet dans le paysage économique portugais.
Conclusion
Tout en restant focalisé sur la réussite de cette opération jusqu’en 2026, BPCE conserve des marges de manœuvre financières pour de futurs projets. Parallèlement, les discussions avancent avec Generali pour leur rapprochement en gestion d’actifs, projet soutenu par une logique industrielle forte, mais conditionné à l’accord du gouvernement italien. BPCE trace ainsi sa route vers une stature européenne affirmée.
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