Fermeture de 47 plateformes cryptos
Ces dernières semaines, l'Allemagne a frappé fort en fermant 47 plateformes d'échanges cryptos illégales sur son territoire, dont Bankcomat, Prostocash.com et Multichange.net. Le jeudi 19 septembre, l'Office fédéral de la police criminelle (BKA) et le parquet de Francfort-sur-le-Main ont révélé l'ampleur de l'opération dans un communiqué.
L'anonymat en ligne dans le collimateur
« Les opérateurs de ces plateformes sont accusés d'avoir dissimulé délibérément l'origine de fonds criminels en contournant les lois anti-blanchiment, tout en facilitant des activités criminelles », ont affirmé les autorités. Certaines de ces plateformes, comme Xchange.cash et 60cek.org, ont fonctionné pendant des années sans jamais identifier leurs utilisateurs. Xchange.cash, fondée en 2012, a accumulé plus de 410 000 clients, tandis que 60cek.org, créée en 2016, en comptait plus de 300 000. Le BKA a précisé que parmi ces utilisateurs anonymes se trouvaient des groupes de rançongiciels, des trafiquants opérant sur le darknet et des cybercriminels utilisant ces plateformes pour blanchir des rançons et d’autres gains illicites. Ces plateformes leur permettaient en effet de convertir leurs cryptomonnaies en monnaie fiduciaire, intégrant ainsi ces fonds dans le circuit légal.
Un message clair aux criminels
L'Allemagne ne compte pas s'arrêter là. Cette vaste opération vise à envoyer un signal fort : la création ou l’utilisation de telles plateformes ne restera pas impunie. Des serveurs ont été saisis pour retracer les transactions et identifier les utilisateurs. Cette traque pourrait mener à des arrestations, bien que nombre de ces criminels résident à l’étranger, dans des pays où les lois contre ces délits sont peu ou pas appliquées. Malgré cela, la police allemande reste déterminée : « Notre recherche d’indices a commencé », a déclaré le BKA avant de lancer un avertissement ironique aux cybercriminels : « À bientôt. »
L'objectif affiché est clair : démanteler l’infrastructure qui permet à ces réseaux cybercriminels de prospérer et affaiblir leurs opérations. Ce coup de filet marque une étape importante dans la lutte internationale contre le blanchiment d’argent via les cryptomonnaies, un phénomène de plus en plus scruté par les autorités financières du monde entier.
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