




Banques françaises : la vérité sur les suppressions de postes

Le nombre de salariés dans les banques françaises repart à la baisse après un léger sursaut en 2023. En 2024, malgré un secteur toujours majeur en termes d’emplois, les embauches chutent et les fermetures d’agences s’accélèrent, touchant en particulier les banques commerciales. Face à cette dynamique, l’alternance tire son épingle du jeu.
Retour à la baisse après une parenthèse en 2023
En 2024, les effectifs bancaires sont repassés sous la barre de croissance, enregistrant une baisse de 0,7 % par rapport à 2023. Ce recul intervient juste après une timide hausse de 0,2 % l’année précédente, qui avait mis fin à dix années de baisse continue. Le nombre total de salariés en CDI, CDD et alternance s’établit à 373.600, selon la Fédération bancaire française (FBF).
Une tendance de fond depuis 2018
Depuis 2018, le secteur bancaire perd en moyenne 0,77 % de ses effectifs par an. Même si la baisse reste contenue, elle s’inscrit dans une tendance durable. Fin 2024, on dénombrait 353.800 salariés en CDI et CDD, ce qui représente encore 1,7 % de l’ensemble des emplois salariés du secteur privé en France, mais confirme un effritement structurel.
Effondrement des embauches en CDI et CDD
Les embauches poursuivent leur chute, avec un recul de 13,5 % en 2024. Le volume d’embauches s’élève à 38.600 contre près de 45.000 deux ans plus tôt. Et cela malgré les déclarations rassurantes de la FBF, qui assure que les banques maintiennent des politiques de recrutement dynamiques. Les tensions se concentrent surtout sur les contrats traditionnels.
Les banques commerciales en première ligne
Le recul des effectifs est particulièrement marqué dans les grandes banques commerciales, comme BNP Paribas et Société Générale, qui accusent une baisse de 1,7 %. Ces établissements, membres de l’AFB, sont plus affectés que les réseaux mutualistes (Crédit Agricole, Caisse d’Épargne, Crédit Mutuel…), qui résistent mieux à cette tendance déclinante.
Réduction du réseau physique et plans sociaux
Depuis 2020, la fermeture des agences s’accélère dans toute la banque de détail. Le CCF prévoit de fermer 72 de ses 238 agences d’ici fin 2026, entraînant plus de 1.000 suppressions de postes. BNP Paribas vise une réduction annuelle de ses effectifs entre 2,2 % et 2,5 % d’ici 2030, tandis que la Société Générale prévoit jusqu’à 947 suppressions de postes à son siège.
L’alternance : seul indicateur à la hausse
À contre-courant de la tendance générale, le nombre d’alternants atteint 19.800 fin 2024, en hausse continue depuis 2018. Bien que la progression ralentisse (+0,5 % contre +13,4 % en 2022), les banques valorisent l’alternance comme un vivier stratégique, avec un taux d’insertion de 85 % et un fort taux de promotion, notamment chez les non-cadres (13,3 %).
Conclusion
Le secteur bancaire français poursuit sa transformation avec une baisse continue des effectifs traditionnels, des plans de restructuration en série, et une montée en puissance de l’alternance. Si les banques mettent en avant leurs efforts de recrutement, la réalité montre un secteur en contraction lente mais persistante, tourné vers un modèle plus flexible, numérique et rationalisé.
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