




Société Générale officialise la fin du télétravail XXL

Société Générale tourne la page de l’ère post-Covid en mettant fin à l’accord historique sur le télétravail. Une décision radicale qui s’inscrit dans la stratégie de transformation du PDG Slawomir Krupa, décidément déterminé à redessiner les contours du groupe bancaire. Cette rupture marque un tournant managérial qui fait déjà couler beaucoup d’encre.
Un accord de 2021 officiellement abandonné
Lors d’une réunion exceptionnelle avec les syndicats, la direction de Société Générale a annoncé, ce vendredi, la dénonciation formelle de l’accord sur le télétravail signé en 2021. Celui-ci permettait jusqu’à 50 % de travail à distance pour certaines équipes. Ce choix fort, impulsé par le PDG Slawomir Krupa, s’inscrit dans une refonte méthodique du fonctionnement du groupe à tous les niveaux.
15 mois pour atterrir sur un nouveau modèle
Le compte à rebours est lancé : les conditions actuelles du télétravail restent valables jusqu’en septembre 2026. Ce délai, précisé par la direction des ressources humaines, doit permettre aux collaborateurs de s’adapter, notamment selon leur situation personnelle. Mais une chose est sûre : l’issue est déjà fixée, avec un maximum d’un jour de télétravail par semaine, voire aucun pour certaines fonctions.
Une volonté affichée de remettre de l’ordre
Cette décision fait suite à un mail envoyé le 19 juin à l’ensemble des salariés par Slawomir Krupa. Il y annonçait sa volonté d’unifier les pratiques de télétravail dans un groupe où les disparités se sont multipliées depuis 2021. Actuellement, la norme est de deux jours par semaine, avec des dérogations plus larges pour certaines équipes, jugées aujourd’hui incohérentes par la direction.
Un bras de fer syndical déjà bien engagé
Malgré une forte mobilisation syndicale, la direction est restée inflexible. Les syndicats dénoncent une décision brutale, prise sans concertation, et ont organisé deux actions d’envergure : une grève le 27 juin, très suivie selon eux, et une opération "Tous sur site" le 3 juillet pour démontrer l’impossibilité d’un retour complet au présentiel. Ils accusent également la banque de chercher à masquer un plan de départ déguisé.
Des économies qui interrogent sur les vraies motivations
Les syndicats rappellent que la banque a tiré parti du télétravail pour réduire ses surfaces de bureaux, réalisant 23 millions d’euros d’économies grâce à un ratio de 0,7 bureau par salarié dans les sièges. Pour environ 20 000 collaborateurs concernés, le télétravail est vu comme un acquis social majeur, crucial pour l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle. D’où une défiance grandissante envers la stratégie de la direction.
Une refondation en marche portée par une vision de proximité
La direction justifie sa décision par le besoin de proximité et de cohésion pour réussir la transformation du groupe. Krupa veut renforcer la culture de la performance, favoriser l’intégration des nouveaux arrivants, encourager l’apprentissage continu et stimuler l’innovation. Pour lui, ces objectifs passent par le travail sur site, au contact direct entre managers et collaborateurs.
Conclusion
En restreignant drastiquement le télétravail, Société Générale s’expose à une fracture sociale interne et à des tensions en matière de recrutement. Les jeunes talents, en particulier dans l’informatique et la banque d’investissement, exigent désormais une certaine flexibilité, voire la considèrent comme non négociable. Ce pari managérial ambitieux pourrait se heurter à une réalité sociale bien plus complexe que prévu.
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