Les dividendes atteignent des records : Meta, Alibaba et d'autres géants conduisent la tendance
Les marchés boursiers sont en effervescence alors que les dividendes atteignent des niveaux records, soutenus par les distributions généreuses de la Big Tech. Au premier trimestre de 2024, les dividendes mondiaux ont totalisé près de 340 milliards de dollars, un chiffre sans précédent pour cette période de l'année. Ce résultat, provenant de l'étude trimestrielle de Janus Henderson, prédit une année record avec une augmentation prévue de 3,9 % des dividendes, atteignant 1.720 milliards de dollars.
Meta et Alibaba en tête des distributions
La maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp, Meta, a été un acteur clé de cette performance. Après une spectaculaire remontée en 2023 avec une augmentation de son cours de 125 %, Meta a non seulement étonné les investisseurs par ses résultats financiers, mais aussi par l'annonce d'une enveloppe de rachats d'actions de 50 milliards de dollars et l'instauration de son premier dividende. Au premier trimestre de 2024, Meta a versé 1,1 milliard de dollars à ses actionnaires.
De l'autre côté du Pacifique, le géant chinois de l'e-commerce Alibaba a également contribué de manière significative à cette croissance. Pour la première fois depuis sa cotation, Alibaba a distribué 2,6 milliards de dollars en dividendes, rejoignant ainsi le groupe des sociétés chinoises les plus généreuses en termes de dividendes.
L'appétit des actionnaires pour les dividendes
Le spectaculaire retour en grâce de Meta pourrait inspirer d'autres géants de la tech à reconsidérer leur politique de retour aux actionnaires. Apple, par exemple, devrait annoncer de nouveaux rachats d'actions et pourrait relever son dividende. Microsoft, malgré une forte hausse de son cours, continue de proposer l'un des meilleurs rendements de dividende. Même Nvidia, le leader de l'intelligence artificielle générative, distribue une partie de ses bénéfices à ses actionnaires chaque trimestre depuis 2012.
Cependant, parmi les six plus grandes capitalisations américaines, seuls Alphabet et Amazon ne versent pas encore de dividendes. Alors que la génération de trésorerie de ces entreprises atteint des sommets, certains investisseurs pressent pour une distribution plus directe de cette richesse. Alphabet, avec plus de 110 milliards de dollars de liquidités à la fin de l'année dernière et une génération de trésorerie prévue de plus de 80 milliards de dollars cette année, est particulièrement sous pression pour instaurer un dividende.
Les enjeux pour Alphabet et Amazon
Alphabet, malgré ses rachats d'actions réguliers, pourrait bientôt céder à la pression des actionnaires pour instaurer un dividende. Une nouvelle enveloppe de rachats de 70 milliards de dollars est attendue, mais certains analystes espèrent voir ce programme accompagné d'un premier dividende, même modeste. Amazon, quant à lui, a toujours préféré réinvestir dans ses activités, mais avec une trésorerie qui pourrait atteindre 60 milliards de dollars cette année, la discussion sur les rachats d'actions reste ouverte.
Un contexte favorable pour les dividendes
Malgré quelques réductions significatives de dividendes par certaines grandes entreprises comme Woodside en Australie et Bayer en Allemagne, le tableau général reste favorable. En Europe, les rachats d'actions ont pesé sur les dividendes, mais la résilience est particulièrement notable aux États-Unis et au Canada.
Cette tendance est également renforcée par la normalisation après les années fastes qui ont suivi la pandémie de Covid-19. Par exemple, Disney a repris le versement de dividendes pour la première fois depuis la pandémie. Néanmoins, plusieurs entreprises du secteur des transports, telles qu'American Airlines et Boeing, n'ont pas encore repris le versement de dividendes.
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