Private equity : La bourse de Paris attire les investisseurs
Les récents développements politiques au Royaume-Uni pourraient bien changer la donne pour l'industrie du private equity, et Paris se profile comme une alternative séduisante pour les investisseurs cherchant des conditions fiscales favorables. Alors que le parti travailliste britannique envisage de relever le taux d'imposition des plus-values des gérants de fonds à 45 %, les professionnels du secteur se tournent déjà vers d'autres horizons, Paris étant en tête de liste.
Une opportunité saisie par Paris
Pour les gérants du private equity au Royaume-Uni, les perspectives fiscales s'assombrissent, avec une proposition du Labour visant à augmenter la taxe sur les plus-values de 28 % à 45 %. Cette mesure potentielle a immédiatement attiré l'attention des acteurs de l'industrie, qui voient en Paris une alternative attrayante. La France, avec son régime fiscal favorable et compétitif, est déjà une destination prisée pour les investisseurs internationaux.
De plus, des aménagements temporaires, comme une « flat tax » de 30 % sur les carried interest, ont été mis en place pour attirer davantage de gérants étrangers vers la capitale française. Cette stratégie a déjà porté ses fruits, plusieurs gérants étrangers ayant choisi de s'installer à Paris.
Une compétition fiscale accrue sur le Vieux Continent
Cette nouvelle dynamique s'inscrit dans un contexte de compétition fiscale accrue sur le Vieux Continent pour attirer les gérants de fonds. Alors que l'Italie et l'Espagne proposent des taux d'imposition plus agressifs, la France reste compétitive avec une taxation des plus-values à 34 %. Depuis la loi Arthuis de 2009 sur le « carried interest », la France offre un cadre fiscal favorable aux managers de fonds de capital investissement, ce qui a contribué à renforcer son attractivité dans le secteur.
Paris, un hub majeur du private equity
Avec 450 milliards d'euros gérés depuis Paris, la France a déjà établi sa position en tant que hub majeur du private equity en Europe. Entre 50 % et 60 % des fonds levés par les gérants français proviennent de l'étranger, soulignant l'attrait international de Paris en tant que centre financier.
L'écosystème du private equity s'est considérablement renforcé ces dernières années, avec l'arrivée de géants tels que Blackstone et le renforcement des équipes de KKR. De plus, des fonds souverains internationaux, tels que le singapourien Temasek et le saoudien Public Investment Fund (PIF), ont également investi dans le marché français du private equity.
Stabilité fiscale et attractivité à long terme
Au-delà des enjeux d'imposition, la stabilité fiscale est un facteur clé de l'attractivité à long terme de Paris pour les investisseurs en private equity. Le président de France Invest souligne que la France continue de rester compétitive pour les managers de fonds de capital investissement, mettant en avant la nécessité d'un cadre fiscal pérenne pour maintenir cette attractivité.
L'avenir du private equity à Londres en question
Pendant ce temps, à Londres, les professionnels du private equity s'inquiètent de l'impact potentiel d'une hausse de l'imposition des plus-values. Le Labour propose de porter la taxe sur les carried interest à 45 %, ce qui pourrait entraîner un exode fiscal et nuire à la position de la City en tant que place financière majeure en Europe. Les incertitudes politiques et fiscales pourraient pousser les investisseurs à chercher des alternatives, faisant de Paris une option de plus en plus attrayante.
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