Découvrez l'interview de Jerome Gauthier, Conseiller Privé chez Crédit Agricole Anjou Maine
1. Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis Jerome GAUTHIER, j’ai 40 ans et je vis près du Mans.
Salarié du Crédit Agricole Anjou Maine depuis 2001, je suis Conseiller Privé depuis 7 ans et exerce cette activité spécifiquement auprès des professions libérales du Mans Métropole, au sein de l’agence Banque Privée du Mans, depuis 2019.
Le Crédit Agricole est composé de 39 Caisses Régionales et ANJOU MAINE est présent sur les départements de la Sarthe, du Maine et Loire et de la Mayenne.
2.Comment avez-vous découvert les métiers de la gestion de patrimoine ?
J’ai découvert la gestion de patrimoine au fil des années.
En effet, j’ai été conseiller bancaire rapidement après mon recrutement et confronté à diverses situations nécessitant l’expertise de conseillers financiers plus expérimentés.
Puis, devenu moi-même conseiller financier, j’ai sollicité les experts de la Banque Privée CA.
A leur contact, j’ai découvert puis adopté la méthodologie et l’approche client spécifique à la clientèle patrimoniale.
3. Quelles formations avez-vous suivi ? Pourquoi avez-vous choisi cette orientation ?
Je suis titulaire d’un BTS Action Commerciale et d’un Bachelor & Banque Assurances.
Mon BTS en poche, j’ai recherché un premier job me permettant d’être en contact direct avec les clients. J’avais en effet suivi mon BTS en alternance pendant 2 ans dans le service « Recherche et Innovation » d’un grand groupe d’assurance du secteur. Le travail en open-space m’a beaucoup appris et surtout conforté dans mon besoin de travailler sur le terrain…
J’ai aussi suivi une formation de « labellisation d’expertise métier » au sein du Groupe Crédit Agricole.
La gestion de patrimoine m’a toujours attirée du fait de notre position d’expert, tant au niveau de nos clients que des collègues du réseau commercial.
Etre le conseiller privilégié de clients fortunés est personnellement très enrichissant et un moteur quant à l’actualisation de nos connaissances.
4. Pensez-vous que votre parcours a été un atout pour progresser dans la gestion de patrimoine ?
Oui, comme dans tout apprentissage, il faut faire « ses classes ».
Commencer au guichet d’une agence bancaire rurale nous permet d’apprendre les bases, de réfléchir vite et d’apprendre le self-control.
Ce parcours me permet aussi de relativiser certaines situations et d’en faire part aux clients sans complexe.
L’humilité est essentielle, tout comme l’expérience, est un gage de crédibilité auprès de notre clientèle fortunée.
5. Pensez-vous qu’il existe un parcours idéal pour se diriger vers les métiers de la gestion de patrimoine ?
Non, ce sont les qualités humaines qui doivent primer : écoute, volonté sincère de satisfaire nos clients et franchise.
Bien sûr, un socle solide de connaissances est incontournable.
Nous travaillons sur le long terme avec nos clients et ce sont leurs recommandations qui nous permettent de développer notre fonds de commerce.
6. Pourriez-vous présenter la gestion de patrimoine de votre entreprise aux membres de Dogfinance ?
9 agences Banque Privée sont réparties sur le territoire de la Caisse Régionale de l’Anjou et du Maine. Nous travaillons en étroite collaboration avec les Directeurs d’Agence et leurs conseillers pour être au plus proche de nos clients.
La Banque Privée est composée de 40 Conseillers en Gestion de Patrimoine et 20 Conseillers Privés avec le soutien d’ingénieurs patrimoniaux, d’experts en investissements immobiliers et d’un Backoffice.
Les Conseillers en Gestion de Patrimoine interviennent sur les clients patrimoniaux et les Conseillers Privés sur les clients fortunés.
7. Pourriez-vous m'expliquer votre métier au quotidien au sein de votre entreprise ? Les missions, challenges, votre environnement de travail ?
Mon activité implique une réactivité importante. Une réponse rapide aux mails, appels téléphoniques et SMS est incontournable.
Mes clients sont tous en activité et leurs disponibilités sont faibles, je travaille donc généralement à distance, transmets mes propositions par mail suivies d’un rendez-vous téléphonique. Certains rendez-vous se tiennent à l’agence, au domicile client ou sur leur lieu de travail.
Je travaille sur un portefeuille composé de 90 familles.
Ces clients sont principalement investisseurs : la mise en place de financement représente une forte part de mon activité.
Le développement du patrimoine, l’optimisation fiscale et la préparation de la transmission viennent compléter mon activité.
8. Quelles sont les opportunités présentes dans les métiers de la gestion de patrimoine ?
Les opportunités sont nombreuses et appuyées par la formation continue ou diplômante (DU Gestion de Patrimoine, Master, …).
L’expérience permet aussi de passer d’un métier de Conseiller Gestion de patrimoine à Conseiller privé puis à une spécialisation sur la clientèle des professions libérales ou des dirigeants d’entreprises.
Une spécialisation sur les marchés financiers en middle office ou vers les filiales en gestion de fortune peut aussi être envisagée, comme les métiers de managers.
9. Quels conseils donneriez-vous à un étudiant souhaitant intégrer la gestion de patrimoine dans votre entreprise ?
Etre humble et ne pas imaginer intégrer un poste de conseiller en gestion de patrimoine à la sortie de l’école.
Un apprentissage, même accéléré, est incontournable en passant par les différents métiers du réseau.
Ceci permettra d’acquérir les connaissances et l’expérience nécessaire au succès dans un poste de conseiller en gestion de patrimoine.
La réalisation de stages ou d’un contrat de professionnalisation permettra aussi à l’étudiant de s’assurer de son intérêt pour le contact client.
Etre conseiller en gestion de patrimoine, ce n’est pas être gestionnaire d’actifs : on travaille ici sur l’humain et nous pouvons faire appel à différents experts.
10. Peut-on dire que les métiers de la gestion de patrimoine sont des métiers d’avenir ?
Oui, car les opérations de gestion de patrimoine nécessitent une expertise et un contact humain que les algorithmes d’intelligence artificielle ne peuvent, à ce jour, pas remplacer, si on exclut les opérations de bases.
C’est sur ces opérations, génératrices de revenus, que nous devons nous différencier et devenir incontournables.
11. À quels changements pensez-vous que ce secteur sera confronté ?
L’exigence et la connaissance de nos clients vont continuer d'augmenter.
L’information est partout et aussi contradictoire.
Je pense que nous continuerons de développer l’approche globale, un conseil client personnalisé, dans une relation de plus en plus à distance.
Nous profiterons de nouveaux outils s’appuyant sur l’intelligence artificielle nous permettant de mieux cibler nos contacts afin de privilégier les contacts utiles à nos clients.
Le contact humain restera au cœur de notre métier.
12. La COVID-19 a-t-il beaucoup impacté ce secteur ?
La crise sanitaire actuelle a entrainé une réaction ambivalente de nos clients : d’un côté les contacts à distance ont explosé, et d’un autre le souhait de proximité l’a été aussi.
Etre connu et reconnu par son conseiller, même dans une relation multicanale, est rassurant et vecteur d’affaires.
13. Un dernier mot pour la fin ?
Soyez curieux, humble et ayez à cœur de satisfaire vos clients : ces expériences vous enrichissent et vous apporteront satisfaction.
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